Salaires trop élevés, trop de joueurs et d’investisseurs étrangers : les problèmes du football belge

La saison dernière, toutes les équipes de première division ont enregistré ensemble une perte de 150 millions d’euros : année après année, des records bas sont battus. Il y a clairement quelque chose qui ne va pas dans le football belge. Nous avons recherché les problèmes et proposé des solutions.

Dimitri Thijskens

1. Les joueurs sont trop payés

En quinze ans, la masse salariale totale des équipes belges de première division a presque quintuplé. Les revenus, en revanche, n’ont pas suivi ce rythme et n’ont même pas quadruplé. Cela crée un écart toujours croissant entre les revenus et les dépenses et une perte annuelle toujours croissante, qui s’est élevée la saison dernière à plus de 150 millions d’euros.

La solution est simple : payer moins les joueurs. Le salaire annuel brut moyen s’élève désormais à 380 591 euros, et cela inclut tous les jeunes joueurs sous contrat et les joueurs de la deuxième équipe. Dans l’Eredivisie néerlandaise, qui génère plus d’argent, le salaire annuel moyen n’est que de 334 000 euros.

2. Les riches clients veulent tous avoir le plus gros

Il est frappant de constater que presque toutes les voitures de première division sont désormais entre les mains de propriétaires étrangers. Bizarrement, seuls les grands clubs appartiennent encore à des compatriotes. Mais c’est aussi dans des clubs de haut niveau comme AA Gent, Standard et Anderlecht que les choses tournent complètement mal et que l’on dépense beaucoup trop d’argent. Des entrepreneurs comme Marc Coucke, Bart Verhaeghe et Paul Gheysens font partie de la liste des Belges les plus riches. Ils veulent tous montrer qu’ils sont les meilleurs, c’est devenu une bataille de prestige. Mais en conséquence, ils emmènent ces clubs dans des aventures impossibles. Quand les choses vont bien, c’est bien – regardez le Club de Bruges -, mais quand les choses vont mal, vous pouvez amener un club au bord de l’effondrement – regardez Anderlecht.

La gestion financière doit être contrôlée de manière beaucoup plus stricte et un fair-play financier efficace doit être introduit. Quelque chose sur lequel le nouveau président de la Pro League, Lorin Parys, s’est concentré.

3. Les salaires minimum des joueurs non européens sont trop bas

C’est une question sur laquelle presque tous les étrangers s’accordent : il est bien trop facile de laisser des joueurs non européens jouer au football dans notre pays. Ce n’est pas sans raison que la Jupiler Pro League arrive en tête avec 61 pour cent du nombre de minutes de jeu pour les étrangers. Cela signifie qu’ils gênent le chemin des jeunes Belges prometteurs. On constate le même phénomène en deuxième classe avec 42 pour cent d’étrangers. Cependant, il devrait idéalement s’agir d’une compétition d’entraînement pour joueurs auto-entraînés, ce qui est expressément le cas aux Pays-Bas. Il y a dix ans, Pierre François, alors président de la Pro League, affirmait que le nombre de minutes accordées aux jeunes Belges allait augmenter. Mais rien n’en est sorti.

Là aussi, il existe une solution simple : augmenter significativement le salaire minimum pour les joueurs non européens. Actuellement, cela ne représente que 90 000 euros dans notre pays, aux Pays-Bas, c’est désormais 500 000 euros. De cette façon, vous n’attirez que les meilleurs étrangers qui font la différence. Les grands clubs ne seront pas concernés par cela, les petits clubs commenceront à chercher davantage dans leur propre potager.

4. Les investisseurs étrangers sont peu surveillés

Ces dernières années, nous avons vu plusieurs soi-disant riches entrepreneurs jeter leur dévolu sur un club belge. En fin de compte, la fortune de ces individus s’est souvent révélée être une chimère. Très souvent, il s’agit également de personnes qui ont déjà effectué une vérification aux Pays-Bas, mais qui y ont été rejetées après un audit financier.

Cela montre que notre pays gère l’arrivée des étrangers avec beaucoup plus de flexibilité. Et cela met rapidement les clubs en difficulté. Les exemples sont nombreux, notamment dans les gammes inférieures. Regardez le chaos qui règne actuellement à Eendracht Alost. Ou Mouscron, qui a pu être géré pendant des années par un agent de joueur et qui a pourtant toujours réussi à obtenir sa licence.

Des contrôles supplémentaires sont donc nécessaires lorsque des investisseurs potentiels viennent frapper à la porte.

5. Il y a trop peu d’investissements dans les stades

C’est l’un des plus gros problèmes du football belge : presque rien n’est investi dans les infrastructures. La dernière fois qu’un nouveau stade a été construit, c’était à la Ghelamco Arena de Gand, il y a dix ans maintenant. Pour le reste, c’est principalement du porridge et le garder humide. Toutefois, une meilleure expérience des supporters pourrait également augmenter la rentabilité des clubs belges.

D’une part, cela est dû aux clubs eux-mêmes, qui préfèrent donner des millions à un nouvel attaquant plutôt que d’investir dans le stade. Dans le cadre de la réforme fiscale, le ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V) a déjà réagi en obligeant les clubs à utiliser la réduction fiscale, entre autres, pour les infrastructures. Cela donnerait un énorme coup de pouce car cela concerne des millions d’euros, mais la proposition a été rejetée par le MR.

D’un autre côté, cela est également dû à la complexité des réglementations spatiales, qui signifie qu’il peut s’écouler très longtemps avant que de grands projets de construction soient approuvés. Et ce n’est pas quelque chose qui peut changer rapidement.

Chiffres 2022-2023, classement basé sur la solvabilité, la liquidité et la rentabilité.



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