L’indignation apparaît désormais que 16 tonnes de munitions wallonnes ont été exportées vers l’armée israélienne

Alors qu’Israël bombardait la bande de Gaza depuis cinquante jours, la Belgique exportait 16 tonnes de poudre vers Israël. La poudre provenait d’une usine wallonne et était embarquée sur un navire de la compagnie maritime israélienne Zim dans le port d’Anvers.

Bruno Struys

Le 30 novembre, le Zim Alabama était amarré au quai Deurganck dans le port d’Anvers. Elle a ensuite obtenu un permis du gouvernement fédéral pour le transport de marchandises dangereuses. Il s’agissait plus précisément de 16 000 kilos de poudre.

Il semblerait provenir de l’usine de munitions PB Clermont à Engis, près de Liège. Le Zim Alabama a navigué vers Ashdod, un port israélien proche de la bande de Gaza. Tout cela ressort clairement des informations recueillies par Peter Mertens, membre du PVDA, auprès de la municipalité d’Anvers et de l’autorité portuaire et qui Le matin pourrait examiner.

Il avait déjà été révélé qu’en un an, 246 tonnes de munitions et 20 tonnes de détonateurs étaient parties vers Israël via le port d’Anvers. Il s’agissait principalement de transit : le matériel se trouvait déjà à bord des navires passant par Anvers. Pourtant, l’Institut flamand pour la paix, entre autres, avait à l’époque fait l’objet de vives critiques. Depuis 2006, l’exportation et le transit de matériel militaire susceptible de renforcer les forces armées israéliennes sont interdits.

En réponse aux questions de Groen et du Vooruit, le Premier ministre Jan Jambon (N-VA) a répondu cette semaine au Parlement flamand que ses services enquêtaient toujours sur le transit de Zim et consultaient les douanes pour une meilleure coopération.

Responsabilité wallonne

Les nouvelles informations ne concernent pas le transit, mais les exportations de la Wallonie. Cela dégage la Flandre de toute responsabilité, même si elle passe par un port flamand. La délivrance d’une licence d’exportation d’armes relève de l’autorité du Premier ministre wallon Elio Di Rupo (PS), mais celui-ci n’a pas répondu aux questions mercredi.

« Il doit y avoir de la transparence sur les 16 tonnes de poudre qui ont été envoyées à Israël au milieu de cette guerre », déclare Peter Mertens. Il a déposé une plainte auprès du juge d’instruction en décembre concernant les précédents transports d’armes de Zim et va désormais déposer une plainte supplémentaire. Selon lui, ces « transports illégaux » violent le Traité des Nations Unies sur le commerce des armes.

Concernant les exportations précédentes vers Israël, Di Rupo a déclaré qu’elles n’étaient pas destinées à l’armée israélienne, mais étaient transformées en Israël et réexportées vers les États-Unis ou l’Europe. Les règles strictes sur les exportations d’armes vers Israël le permettent, même si l’utilisation finale ne peut être contrôlée.

Embargo sur les armes

« Il doit y avoir plus de contrôle dans chaque région, tant sur les exportations que sur le transit », a répondu la présidente de Groen, Nadia Naji, aux nouvelles informations.

Le PVDA va plus loin et souhaite un embargo sur les armes comme celui qui existe avec la Russie. Mertens : « D’un côté, le gouvernement fédéral donne l’impression qu’il fait tout ce qu’il peut pour parvenir à un cessez-le-feu, mais de l’autre, la Belgique exporte des munitions vers le belligérant Israël. C’est très hypocrite.

Vendredi, un autre navire Zim accostera à Anvers, en provenance de Hambourg et avec pour destination finale Israël. Anvers pour la Palestine fait partie des groupes d’action exigeant que l’accès au port soit refusé à ce navire et organise une manifestation à la Maison du Port jeudi soir. Tant la société belge PB Clermont que l’israélien Zim ont choisi de ne pas répondre.



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