Les soupçons selon lesquels il était victime d’intimidation en raison de son orientation sexuelle sont apparus lors de discussions avec des élèves et des parents. La situation critique était là, aux yeux de tous. Mais personne n’a vu. Et samedi dernier, à Palerme, un garçon de 13 ans a choisi de se suicider. «Nos enfants sont de plus en plus seuls», dit aujourd’hui le père de la première victime italienne de cyberintimidation, en 2013. La Fondation Carolina, en sa mémoire, se trouve aujourd’hui en Sicile. Je parle exactement de ça


Daprès le suicide en direct sur TikTok d’un jeune homme de Bologne, hier la nouvelle d’un autre jeune homme, âgé de seulement treize ans, qui serait s’est suicidé à Palerme parce qu’il avait été victime de harcèlement. «Une fois de plus, je retombe dans cet abîme d’il y a presque 11 ans», dit Paolo Picchio, père de Carolina Picchio, première véritable victime italienne de cyberintimidation. Sa fille s’est suicidée à l’âge de 14 ans en 2013 en se jetant du balcon de sa chambre. Le premier procès pour cyberintimidation s’est ouvert contre elle en Italie et porte son nom première loi sur la cyberintimidation en Europe (71/2017). «Un vide qui s’ouvre dans la vie des familles touchées par le mal obscur du web. Un outil créé pour partager, communiquer et briser les distances. Pourtant, nos enfants sont de plus en plus seuls. »

Cyberintimidation et harcèlement, quelles sont les différences entre ce phénomène violent

Par hasard, si le cas existe, la Fondation créée à la mémoire de Caroline se trouve aujourd’hui en Sicile pour activer d’importants projets dans la région. Le Liceo Galilei de Palerme inaugure un espace multifonctionnel qui lui est dédié. Et la Fondation se mobilise sur place FILET. – REscue TEam, la réponse d’urgence Cyber qui garantit un soutien efficace et rapide dans les cas les plus graves de cyberintimidation et de violence en ligne.

«Ces dernières années, au nom de ma fille, des pas importants ont été franchis, mais chaque fois qu’un garçon souffre, chaque fois qu’une vie s’éteint, j’ai l’impression de revenir au début. Je suis proche de la douleur de cette famille de Palerme et avec moi toute la Fondation Carolina. Il y a encore beaucoup à faire, mais il faut faire de la prévention. Sérieux et continu, sinon nos enfants seront toujours en danger. »

Victime de harcèlement, il se suicide à 13 ans, à Palerme

Le soupçon selon lequel le Palermitain de treize ans retrouvé mort par ses parents samedi dernier avait été victime de harcèlement est ressorti des conversations des étudiants et des parents. La situation critique était là, aux yeux de tous. Mais évidemment personne ne s’attendait à ce que l’épilogue soit aussi dramatique. Il a fréquenté le collège de l’institut Vittorio Emanuele Orlando de Viale Strasburgo à Palerme. Au cours des derniers mois, le directeur de l’institut avait fait part aux parents d’un profond malaise ressenti par la jeune fille de treize ans.. Selon lele Messageron dirait que c’était ciblé par certains intimidateurs, ses pairs, avec harcèlement homophobe. L’élève aurait été victime de plaisanteries et de taquineries sur sa prétendue orientation sexuelle : des propos en ce sens ont été écrits lors de discussions en classe entre camarades de classe et parents. Entre-temps, deux dossiers d’enquête ont été ouverts, par le parquet des mineurs et par le parquet ordinaire, pour incitation au suicide.

Suicide en direct sur TikTok

L’autre cas auquel Paolo Picchio fait référence est celui de Vincent Plicchi, un Bologne de 23 ans, qui s’est suicidé lors d’une émission en direct sur TikTok : c’était un cosplayer passionné de Cod, le jeu vidéo américain Call of Duty, connu sous le surnom d’Inquisiteur Ghost. Pour tenter de l’aider, quelqu’un a appelé le 118. On suppose qu’il a été victime de cyberintimidation. Une fille l’avait accusé de harcèlement, avec des captures d’écran faites exprès, au point de déclencher une campagne de haine à son encontre.

Tous coupables, non coupables ?

L’un des plus gros problèmes d’Internet est la difficulté de retrouver les responsables. En raison de la prolifération de faux profils. Mais surtout parce que c’est la diffusion exponentielle et la publicité de l’insulte ou de la moquerie qui les rendent puissantes. Ils deviennent viraux, et la culpabilité de ceux qui les relancent et les partagent semble s’évanouir. Comme ceux qui ont vu et minimisé se sentent coupables.

Ce n’est pas le cas, explique Ivano Zoppi, président de la Fondation Carolina. «Une fois de plus, nous nous retrouvons à commenter une tragédie sans sens, sans logique, mais non sans coupables. Le même silence qui descend aujourd’hui dans le cœur de tous les Siciliens est souvent le facteur décisif qui amène un garçon à sombrer dans la solitude. La solitude de la victime qui ne trouve aucun soutien, aucun espoir et donc aucune motivation. »

Les nouveaux visages du harcèlement

Il était une fois le tyran de la classe qui volait le goûter des plus jeunes : « Aujourd’hui, les enfants ont le monde dans la poche de leur jean. Leur smartphone se met à jour automatiquement au moins trois fois par an, alors que le monde des adultes reste à l’arrêt et n’est plus capable de communiquer avec les enfants et les adolescents. Et même pas pour voir les nouveaux visages du harcèlement. »

Zoppi parle du le Web comme « nouvelle agence éducative ». «De la famille à l’école, des administrations aux oratoires, en passant par les activités sportives et récréatives, nous devons tous trouver le courage d’éduquer, d’écouter, de donner le bon exemple et d’accompagner nos enfants dans leur chemin de croissance quotidien, où le Internet a un rôle au moins aussi important que la dimension physique. »

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