Des peines plus lourdes pour les récidivistes "avertissement" même sans rapport de la victime, bracelet électronique, voies de rétablissement pour les agresseurs. Ce sont quelques-unes des mesures contenues dans le projet de loi contre les violences faites aux femmes qui a reçu hier le feu vert du Conseil des ministres, en pleine enquête sur le féminicide de Giulia Tramontano. Selon Antonella Veltri, présidente de DiRe – Women on the Net contre la violence, le projet de loi « surfe précisément sur la vague émotionnelle du dernier fémicide, répond à une urgence, mais ne s’attaque pas à la racine du phénomène ».


Rrenforcement de des mesures de précautionarrestation différée en flagrant délit, blâme même sans dénoncer la victime, bracelet électronique normalement appliqué, obligation de se conformer aux distance d’approche minimale de 500 mètres. Voici quelques-unes des mesures contenues dans le projet de loi contre les violences faites aux femmes et les féminicides qui ont reçu hier le feu vert du Conseil des ministres.

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Compression anti-féminicide, ce que prévoit le nouveau projet de loi

L’objectif du projet de loi, qui durcit les mesures contenues dans le Code rouge 2019, est aussi d’améliorer la manière dont la justice traite les féminicides. Accélérer le délai d’application des mesures de précaution. (Le procureur doit décider s’il doit les demander dans les 30 jours suivant l’inscription de l’accusé dans le registre des suspects. Et le juge aura encore 30 jours pour décider d’accepter ou non les demandes). Donner la priorité au traitement des procès relatifs à la violence sexiste et domestique. Spécialiser les procureursessayant toujours de leur confier les dossiers concernant les violences faites aux femmes.

Les « crimes d’espionnage » et le carton jaune pour l’homme violent

Le projet de loi, composé de 15 articles, vise avant tout la prévention pour empêcher les soi-disant « crimes d’espionnage » (des passages à tabac à la diffusion illicite d’images ou de vidéos sexuellement explicites) de dégénérer en faits plus graves. Pour reprendre les mots de la ministre de la Famille, Eugenia Roccella, il s’agit d’imposer le soi-disant carton jaune à l’homme violent.

Ainsi, la mesure de est également introduite pour les personnes soupçonnées de violences et d’agressions surveillance spéciale de la sécurité publique et l’obligation de rester dans la commune de résidence ou de résidence habituelle, prévue par le Code anti-mafia. Indépendamment de la commission d’un crime antérieur.

Après la mort de Giulia Tramontano, « on surfe sur la vague émotionnelle »

L’urgence de ce projet de loi s’est plus que jamais fait sentir, au lendemain du fémicide de Giulia Tramontano. Mais, deuxième Antonella Veltri, présidente DiRe – Femmes du Net contre la violence« répond précisément à une urgence, surfer sur la vague émotionnelle du dernier féminicidemais ne s’attaque pas à la racine du phénomène».

Giulia Tramontano, 29 ans, enceinte de sept mois, sur une image tirée du profil Facebook de sa sœur (Ansa Photo)

L’avertissement sans qu’il soit besoin de la plainte de la victime

Parmi les mesures envisagées figure le renforcement de la soi-disant «avertissement» avec convocation au commissariat après une rapport pour des actes de violence domestique, de cyberintimidation ou de harcèlement. Il permet le retrait de toute arme légalement possédée par la personne « prévenue » et la poursuite des crimes mentionnés en cas de récidive du comportement, sans avoir besoin d’un procès.

Mais, souligne Veltri de DiRe – Women on the Net against violence « la convocation au commissariat même sans qu’il soit besoin de porter plainte par la femme l’expose encore plus au danger et il ne tient pas compte de la volonté de la femme».

Une aggravation des peines est prévue pour les délits commis par une personne qui avait déjà reçu un avertissement, même s’ils se produisent contre une personne autre que celle qui avait initialement signalé.

Le « retrait » et le bracelet électronique

La détention est attendue prison non seulement en cas de violation de l’arrêtédomicile, mais aussi dans les cas où le soi-disant « enlèvement » est violé, soit l’obligation de maintenir une distance d’au moins 500 mètres des lieux habituellement fréquentés par la personne victime des crimes faisant l’objet de l’enquête. Et cette obligation peut aussi être imposée, par décision de justice, par le biais du bracelet électronique.

Bien sûr, comme l’a noté Veltri di DiRe – Femmes du Net contre la violence « Le bracelet électronique avec la distance minimale de 500 mètres, bien qu’utile, ne peut certainement pas être compté parmi les outils de prévention, étant donné qu’il intervient après que le crime a déjà été commis ».

La prévention des féminicides est un changement culturel

la prévention, pour les centres anti-violence, c’est autre chose : c’est intervenir sur les causes qui font naître la violence et peuvent donner lieu à des féminicides. « C’est former, c’est éduquer au respect, c’est responsabiliser. La prévention au sens juridique ne peut être confondue avec la prévention visée par la Convention d’Istanbul et que les centres de lutte contre la violence opèrent au quotidien ».

Arrestation différée en flagrant délit

Une autre règle à noter est laarrestation différée en flagrant délit» pour ceux qui sont responsables de mauvais traitements, de persécutions ou qui violent une mesure d’éloignement. Vous pouvez être arrêté même dans les cas où le crime peut être démontré par vidéos, photos ou autres types de documentation (par exemple chat ou informations fournies par un gps), à condition de ne pas dépasser 48 heures à partir du fait que vous souhaitez vous documenter.

Les voies de rétablissement des agresseurs

On s’inquiète, de la part du réseau des centres anti-violence, aussi « pour ceux annoncés chemins de récupération pour les agresseurs (art.10 du projet de loi) qui ouvrent un avenir inconnu de réinsertion des hommes auteurs de violences sur la base d’activités et de traitements peu éprouvés».

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