Ce n’est pas seulement le matériau d’une performance d’art contemporain. Ce n’est pas non plus une simple provocation à cette certaine difficulté généralisée de rencontrer "la bonne personne". La sologamie, ou l’acte de se marier, est un phénomène qui témoigne d’un besoin réel et très sérieux, expression d’une philosophie intime visant le soin de soi et son bien-être intérieur. Est-il nécessaire d’arriver à signer un certificat de mariage afin de regagner les rangs de soi-même ? Vous pouvez le faire à Rome, du 13 au 16 juillet à Videocittà, le Festival de la vision et de la culture numériques, grâce au travail d’Elena Ketra


NonCe n’est que le matériau d’une performance d’art contemporain. Ce n’est pas non plus une simple provocation à cette certaine difficulté généralisée de rencontrer « la bonne personne ». La sologamie, ou l’acte de se marier, est un phénomène qui témoigne d’un besoin réel et très sérieux, expression d’une philosophie intime tournée vers le soin de soi et son bien-être intérieur. Est-il nécessaire d’arriver à signer un certificat de mariage afin de regagner les rangs de soi-même ? Peut être pas. Et si c’était le cas ?

« Je vais me marier, avec moi-même. » La sologamie, du Japon aux USA

La pratique existe depuis des décennies au Japon: il y a des agences qui proposent des mariages »juste-mariage”, très demandé. La tendance se développe surtout chez les femmes qui recherchent le romantisme de la cérémonie mais pas l’engagement d’un vrai mariage (surtout avec une autre personne).

Au lieu de cela, le jeune homme de vingt-quatre ans a brisé un tabou en Inde Kshama Bindoude Vadodara. Ouvertement bisexuel, le 8 juin, il a célébré le premier mariage « sologamo » du pays. Il l’a fait avec style, avec tous les rituels de mariage habituellement réservés à un couple, de Mehendi (le henné sur les mains et les pieds) à laHaldi (pâte à base de curcuma, farine de pois chiche, bois de santal et eau de rose, également appliquée sur la peau des mariés) .

La sologamie fait depuis longtemps parler d’elle en occident. C’était en 1993 lorsqu’une certaine Linda Baker fêtait ses 40 premières années en se mariant. Ce qu’il a annoncé qu’il voulait aussi faire Carrie Bradshaw, interprétée par Sarah Jessica Parker, dans un épisode de Le sexe et la ville (c’était en 2003).

Depuis Le sexe et la ville à Adriana Lima

Mais aussi Emma Watson, Adriana Lima et la chanteuse de Broadway, Fantasia Barrino, ont raconté s’être mariées, avec une bague – symbolique – au doigt (évidemment, sans renoncer à d’autres relations !). Choix personnel, vécu en privé, ou annoncé en grand : chacun se marie à sa manière. Et une entreprise de San Francisco, IMarriedMe.compropose un kit de mariage personnalisé avec des forfaits adaptés à tous les budgets.

La performance artistique sur Sologamia

Il a travaillé sur ce phénomène l’artiste de Vicence Elena Ketra: son Sologamie sera présenté par la Fondation Solares des Arts du 13 au 16 juillet un Videocittà, le Festival de la vision et de la culture numériqueau Gazomètre de Rome. La sologamie « est la conscience de soi et de ses propres capacités, sa force et sa beauté, au-delà de l’uniformisation des diktats esthétiques, sociaux et sexuels. L’inclusion sociale commence d’abord par nous-mêmes », dit l’artiste.

Un espace de la section dédiée à l’art contemporain appelé « Agorà Expo » sera dédié au projet Sologamy. Toute personne souhaitant se marier avec elle-même, en saisissant ses données grâce à un écran tactile, « en vertu de l’art et de l’amour », pourra le faire avec un certificat attestant de son mariage solo. Un certificat, signé par l’artiste, qui est une œuvre unique.

La sologamie ne signifie pas nécessairement rejet de l’autre et repli sur soi. En effet, comme l’explique Ketra : « Apprendre à s’aimer soi-même est nécessaire pour pouvoir aimer librement tout autre être humain. C’est l’affirmation de son indépendance affective, la conscience de soi et de ses capacités, sa force et sa beauté, au-delà des diktats esthétiques, sociaux et sexuels uniformisants. L’inclusion sociale commence d’abord par nous-mêmes ».

Des poings américains à bascule pour les petites filles féroces aux miroirs fétichistes : qui est Elena Ketra

Les premières œuvres de Ketra autour de ce concept remontent à 2021 : une série d’assiettes en miroir sur lesquelles est imprimé un gâteau de mariage stylisé à plusieurs niveaux. Au sommet se trouve une pièce d’échecs féminine, masculine et neutre. L’oeuvre dialogue avec une autre oeuvre-miroir « Forget-not ».

D’autres œuvres notables d’Elena Ketra ? Nous nous souvenons « Le pouvoir des filles 4010« , un coups de poing américain à bascule pour les petites filles férocesles séries « miroirs de série», miroirs fétichistes reflétant des histoires de tueuses, e utérus, l’utérus aux yeux qui ne souffre pas mais qui choisit (ci-dessus, dans un post Facebook). Il a exposé dans diverses expositions individuelles et collectives, du Madre Museum de Naples, au MAM de Mantoue, au Silesian Museum de Katowice (PL) et au Stichting Artes d’Amsterdam. En 2022, il remporte le prix exibart dans la section dédiée à l’inclusion.

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