Washington s’inquiète des renforts « sans précédent » de troupes serbes à la frontière avec le Kosovo


Belgrade mène un important déploiement de troupes le long de la frontière serbo-kosovare, a indiqué la Maison Blanche. Les Américains se disent préoccupés par les conséquences de ce renforcement des troupes sur la stabilité régionale. Hier, l’OTAN a annoncé qu’elle envoyait davantage de troupes au Kosovo, à la suite de violents combats le week-end dernier entre la police du Kosovo et un groupe de paramilitaires serbes.

Un déploiement sans précédent d’artillerie, de chars et de troupes est en cours du côté serbe de la frontière, a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby. « Nous appelons la Serbie à retirer ses troupes de la frontière et à continuer de limiter les tensions. Je n’ai pas d’autres informations détaillées sur le but de ce renforcement des troupes. Nous garderons un œil dessus. »

Hier, le président serbe Aleksandar Vučić s’est entretenu avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken. Ces derniers ont également appelé Belgrade à se retirer, mais cet appel n’a pas été bien accueilli. Vučić a accusé Blinken de répandre des mensonges dans les médias serbes, sans nier explicitement la présence serbe accrue.

Le président serbe Aleksandar Vučić a inspecté plus tôt ce mois-ci les cadets militaires lors d’une cérémonie de remise des diplômes. ©AFP

Le Kosovo, désormais habité presque exclusivement par des Albanais, a fait sécession de la Serbie en 1999 avec l’aide de l’OTAN et a déclaré son indépendance en 2008. Une centaine de pays reconnaissent le Kosovo, mais Belgrade refuse de reconnaître l’indépendance du Kosovo.

Dimanche, une trentaine de paramilitaires serbes sont entrés dans le nord du Kosovo. Au moins trois assaillants et un policier du Kosovo ont été tués lors d’affrontements avec la police du Kosovo. Le porte-parole de la Maison Blanche, Kirby, a déclaré qu’il s’agissait d’une attaque « bien coordonnée et planifiée ».

Des policiers kosovars armés patrouillent dans le village de Banjska, à la suite d'une attaque qui a fait un mort parmi les policiers kosovars.
Des policiers kosovars armés patrouillent dans le village de Banjska, à la suite d’une attaque qui a fait un mort parmi les policiers kosovars. © ANP/EPA

Le gouvernement de Pristina accuse Belgrade d’entraîner, d’équiper, de financer et d’envoyer des paramilitaires au Kosovo pour déstabiliser le pays. Les dirigeants serbes le nie, mais Milan Radoičić, chef d’un parti soutenu par Belgrade, a reconnu qu’il était le chef du commandement. Radoičić serait un confident de Vučić.

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