Voyage visuellement spectaculaire dans un univers parallèle avec le duo de théâtre BVDS


Pendant la pandémie corona, le très populaire ‘communauté de changement de réalité‘. Des filles du monde entier ont tenté (et tentent encore, car l’engouement existe toujours) de se transporter de leurs chambres d’adolescentes vers un univers parallèle. Il existe des guides en ligne sur la façon de passer à Poudlard en tant que fan de Harry Potter. Il y a un déplacement fanatique vers le passé, vers le jeu Minecraftau programme TV Parc du Sud.

Comment ça marche : pour commencer, vous décrivez dans un script comment vous utilisez DR (je réalité souhaitée, réalité souhaitée) ressemble exactement. Ensuite, à l’aide de musique répétitive et de techniques de méditation, vous entrez dans un état mi-éveillé, mi-rêve, ce qu’on appelle «expérience transliminale», où les frontières entre rêve et réalité semblent quelque peu s’estomper. Et dans cet état entre l’éveil et le sommeil, vous entrez alors dans votre DR.

Les créatrices de théâtre Suzan Boogaerdt et Bianca van der Schoot (BVDS) ont également voulu s’y essayer. Dans la série théâtrale Des espaces pour la transformation le duo a souvent expérimenté la création de réalités alternatives, afin de parvenir à une nouvelle perspective plus optimiste sur l’avenir.

Lisez également une interview des créateurs de théâtre Boogaerdt et Van der Schoot : « Comment transformer les spectateurs en participants ? »

Des tablettes d’argile

Dans la dernière performance de cette série, Les Enfers, une expérience passerelle, BVDS utilise les techniques de la communauté du changement de réalité pour entrer dans un DR avec son public. Ils ont basé le scénario sur le mythe de Psyché et Érosune histoire d’Apulée du deuxième siècle après JC qui (comme nous l’indique une voix off dans un anglais approximatif) peut être comprise comme une métaphore du développement humain.

Quatre artistes masqués vêtus de costumes aux couleurs vives de néon récitent un texte répétitif (tiré de tablettes d’argile datant de 2000 avant JC, lit-on dans le programme), tandis que l’un d’eux fait sonner un gong et que de l’encens se répand dans la salle.

Au cours de ce premier rituel, les sons gutturaux sont toujours drôles, mais BVDS construit ensuite la composition d’images, de sons et de textes si intelligemment et musicalement que le récit devient progressivement de plus en plus convaincant.

Antiquités et camp

Visuel Les Enfers, une expérience passerelle une pièce de lunettes, le design est magnifique. Les costumes et sculptures de Lotte Goos – masques rose bonbon avec cornes de satyre, têtes d’oiseaux effrayants, troisièmes yeux et canettes de soda – sont une combinaison aliénante d’antiquité et de camp ; Le vidéaste Mikko Gaestel développe cela et montre la mythologique Psyché courant sur un grand écran dans un jeu vidéo en 3D.

On y trouve des références à la communauté TikTok (forums internet, chatbots, lumières annulairesles smartphones, ce jeu vidéo), aux figures mythologiques (les trois Parques, avec leur rouet et leur mesure occupés par le fil de vie de Psyché), à Alice au pays des merveilles (chenille fumante), serpents, œufs, vieilles femmes – il y a tellement de choses à voir et à comprendre qu’une seule visite au spectacle ne suffit pas.

Parsemé de cette imagerie spectaculaire, le scénario dévoile peu à peu Psyché, qui doit descendre aux enfers pour reconquérir le dieu de l’amour Eros. Contrairement au héros traditionnel, qui a tendance à en venir aux mains avec un dragon, cette héroïne dans l’interprétation de BVDS vit principalement dans une salle d’attente.

Encore une fois : un espace intermédiaire, un espace liminal. Ni l’un ni l’autre. En fin de compte, c’est là le cœur de la réalité souhaitée du BVDS : Mondes souterrains emmène le public dans un monde où les opposés binaires peuvent être jetés par la fenêtre et où le dragon métaphorique peut continuer à vivre.



ttn-fr-33