Vente aux enchères de superyachts russes pour la première fois : 75 millions d’euros estimés. Et les méga yachts aux Pays-Bas ?


Un cinéma 3D. Une salle de remise en forme. Un espace lounge et une piste de danse. Deux piscines. Six chambres d’hôtes luxueuses. Et un chambre principale avec vue sur le ciel étoilé. Le superyacht Axiom de 72 mètres de long « a tout pour plaire », dans les mots de la maison de vente aux enchères britannique Howe Robinson Partners. Les amateurs de poignées de porte et rampes dorées pourront certainement se faire plaisir.

L’Axiom passera sous le marteau à Gibraltar mardi. C’est la première fois depuis l’invasion de l’Ukraine que la propriété saisie d’un oligarque russe est mise aux enchères.

Le propriétaire Dimitri Pumpyansky figure sur les listes de sanctions européennes, américaines et britanniques depuis mars de cette année en raison de ses liens étroits avec le président Vladimir Poutine. Selon l’Union européenne, il fait partie d’un groupe de 36 hommes d’affaires éminents qui, le 24 février, jour du raid, Poutine s’est exprimé au Kremlin sur l’impact de toute sanction sur les entreprises russes. Pumpyansky, 58 ans, est propriétaire de TMK, une entreprise qui fournit des pipelines en acier à l’industrie pétrolière et gazière en Russie. Le gouvernement britannique trésor son patrimoine privé à 2,1 milliards d’euros.

Les autorités de Gibraltar ont saisi le yacht privé de Pumpyansky fin mars et ont autorisé sa vente aux enchères au début de l’été. Selon le journal britannique Le gardien cela se passe à la demande de la banque américaine JPMorgan : Pumpyansky contracterait un emprunt de 20 millions de dollars n’a pas remboursé à temps.

Le navire, qui a été construit en 2013 pour le compte de l’oligarque en Turquie, vaut environ 75 millions d’euros, selon les experts. Mais selon le commissaire-priseur Nigel Hollyer, ce prix ne décourage pas les acheteurs potentiels. Plus de trente parties intéressées se seraient rendues spécifiquement à Gibraltar ces dernières semaines pour inspecter l’Axiom. « Ce sont des gens du monde entier qui possèdent ou ont possédé des bateaux de taille similaire », a déclaré Hollyer. Le gardien. Le fait que l’intention soit de vendre aux enchères le yacht d’un million de dollars en une journée a accru l’intérêt, selon le commissaire-priseur. « Les gens sont convaincus qu’ils peuvent faire une bonne affaire. »

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Des milliards en yachts et villas

Depuis l’invasion de l’Ukraine, les autorités internationales ont saisi plusieurs milliards d’actifs russes. Fin mars, le Royaume-Uni avait déjà 150 milliards de livres (177 milliards d’euros) les avoirs des oligarques et de leurs proches gelés. Le gouvernement américain a pris 30 milliards de dollars (30 milliards d’euros) Des biens russes confisqués. Dans l’Union européenne, il s’agissait jusqu’à présent de 13,8 milliards d’euros aux yachts, villas, entreprises et comptes bancaires appartenant à des Russes sanctionnés et à leurs familles.

Les Pays-Bas ont d’abord réagi lentement aux sanctions imposées. Par exemple, la Chambre de commerce avait déjà dressé début mars un aperçu des éventuelles possessions russes aux Pays-Bas, mais ces données sont restées sur l’étagère à La Haye pendant plus d’un mois, a écrit CNRC plus tôt. Ce n’est qu’après la nomination du coordinateur des sanctions Stef Blok que l’enquête sur les biens des Russes sanctionnés a mieux démarré.

Les douanes néerlandaises ont désormais retenu 26 yachts, d’une valeur totale de plus de 1,6 milliard d’euros. Deux de ces yachts appartiennent certainement à un Russe figurant sur la liste des sanctions. Le lien avec la liste des sanctions des autres copies sera approfondi, signalé Le ministre Wopke Hoekstra (Affaires étrangères, CDA) s’est récemment adressé à la Chambre des représentants.

Un porte-parole des douanes n’a pas pu dire lundi si les deux yachts avec un propriétaire sanctionné passeront également sous le marteau aux Pays-Bas. En tout cas, une éventuelle vente aux enchères rapporterait probablement moins que l’Axiom à Gibraltar : selon le ministre Hoekstra, il s’agit de deux « relativement petits navires » aux Pays-Bas d’une valeur combinée de 1 million d’euros.



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