Un étudiant un peu branché commande un « bopla » au pub. Pourquoi les abréviations sont-elles si populaires ?

« Sumogegigo », « Kladiladi » et « Gesalu ». Non, nous ne parlons pas ici d’une langue étrangère. Ce sont des afkos (abréviations) que les étudiants néerlandais utilisent. Et ils poussent comme des champignons, comme l’a découvert Ande Cremers (22 ans), étudiant en master de linguistique.

Ande Cremers a entendu dire que l’afkos était de plus en plus utilisé dans son environnement. «Cela arrivait souvent pour plaisanter. Et j’ai trouvé ça fascinant. Comment se fait-il que tant d’étudiants l’utilisent soudainement, me suis-je demandé.

Pour sa thèse de licence, elle a demandé à plusieurs centaines d’étudiants de tout le pays de répondre à une enquête. Et de là sont nés les afkos (abréviations hilarantes) les plus hilarants. Et le « sumogegigo » ? Cremers : « Cela signifie ‘nous avons pris un bon verre hier, mec’. » Ou « kladiladi » : fermez cet ordinateur portable. Et ‘gesalu’ : prendre un bon déjeuner ensemble. Dans un café, on ne boit pas une tasse de café, mais un « EsMa » (Espresso Martini) ou un « capu » (cappuccino).

Les abréviations étudiantes sont donc à l’honneur ces jours-ci. Il existe toutes sortes d’afkowobos (dictionnaires d’abréviations) qui circulent en ligne afin que vous puissiez rapidement maîtriser les mots spéciaux.

Boire du vin

Si vous souhaitez rechercher de jolis afkos, vous pouvez les trouver dans l’afkowobo de l’influenceur Lot Mulder. Pour qu’à partir de maintenant, vous puissiez dire « helapika » (malheureusement beurre de cacahuète) après un échec « tenta » (examen). Ou vous pouvez prendre un « bipro » avec un « biba » (dégustation de bière avec un bitterbal) pour arroser le tout. Après un bon résultat, vous pouvez bien sûr aussi célébrer avec un « bopla » (planche de boissons).

Mais pourquoi les étudiants utilisent-ils cette jungle d’abréviations ? Selon Cremers, c’est une question de statut. « En utilisant les réductions, les étudiants s’attribuent une certaine identité. D’une part, ils l’associent à cool, branché et jeune. D’un autre côté, il représente les personnes qui ont des parents riches et qui achètent des vêtements de marque. Ils rayonnent donc d’être branchés, jeunes et prospères. Je pense que c’est parce que les femmes de Randstad sont le groupe où les AFKO ont été utilisées pour la première fois. L’association c’est aussi « les filles qui boivent du bon vin en terrasse ».

La montée en puissance d’Afkos se reflète principalement dans la popularité du compte Instagram « dehaarclipvanmarieclaire », qui compte désormais plus de 126 000 abonnés. L’influenceur Lot Mulder mène alors la vie de la stéréotypée « Marie Claire ». Ce nom est devenu le symbole de l’étudiant typique qui utilise les AFKO. Cremers : « Ce double nom chic correspond bien à l’image qu’on s’en fait. » Avec « dehaarclipvanmarieclaire », Mulder laisse de côté une autre abréviation intéressante, car dans la langue des étudiants, « haarclip » est simplement « hacli ».

Cremers lui-même parle de « marieéclairisation » du langage. Bien que ces abréviations ne soient pas entièrement nouvelles. « Les étudiants les utilisaient déjà dans les années 1980. » Pour cette raison, l’étudiant s’attend également à ce que certains afkos tombent rapidement à nouveau en désuétude. « Parce que si tout le monde les connaît et les utilise, on ne peut plus se distinguer. Les gens essaient toujours d’adapter leur langage pour qu’il soit différent. Je remarque déjà que ‘hdp’ (heerlie de peerlie, délicieux) est déjà un peu dépassé. Cela change assez vite.

Ça a l’air sympa

Mais comment pouvez-vous préparer ces afkos vous-même ? Ce n’est pas très compliqué, dit Cremers. Selon elle, tout le monde peut le faire. « La règle la plus importante est que ça sonne bien. Par exemple, prenez les premières syllabes et terminez le mot par une voyelle. Ou vous pouvez y ajouter une voyelle vous-même, comme avec « spannie ». Ou utilisez les premières lettres d’un groupe de mots. ‘Avec les filles’ peut alors devenir ‘MDM’ par exemple.»

L’élève ne considère pas les baisses comme une dégradation du langage. « C’est une façon amusante et créative d’aborder le langage. Les étudiants n’utilisent pas les notes parce qu’ils ne peuvent pas s’améliorer, mais parce qu’ils aiment ça. J’ai récemment entendu quelqu’un dire « Je suis vraiment fauché », n’est-ce pas drôle ? »



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