Trois coups de cran d’arrêt : c’est ainsi qu’un garçon de 17 ans a frappé trois fois son professeur dans le dos. Cela s’est produit ce matin, à Varèse, alors que le projet de loi sur cette question est examiné au Sénat. Il s’agit d’un épisode parmi tant d’autres d’une violence généralisée : des agressions et des réactions excessives aux prétendus torts subis se produisent dans les écoles comme aux urgences des hôpitaux. Qu’arrive-t-il à notre société ? Le sociologue Maurizio Fiasco l’explique


ET ce n’est que le dernier cas particulièrement grave d’un phénomène qui s’accentue chaque année. Ce matin à 8 heures, dans un institut professionnel à Vareseun étudiant de 17 ans a poignardé un enseignant avec un cran d’arrêt. Cet épisode survient alors qu’un projet de loi qui augmente les sanctions et le contrôle des violences scolaires contre les enseignants est en cours de discussion au Sénat. Et trois jours après un autre épisode : un principald’une école maternelle de Tarente (l’institut polyvalent « Europa-Alighieri ») a été battu par les parents d’un élève de trois ans.

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Ce sont des épisodes qui doivent nous amener à une réflexion plus large sur violence qui est généralement exercée, et avec un nombre de plus en plus grand chaque jour, contre ceux qui effectuent un service. Les professionnels qui s’occupent de nous, des figures dont le rôle, la fonction, la compétence et la responsabilité ne sont pas reconnus et appréciés. D’un côté les enseignants, de l’autre les médecins et les infirmières (le cas récent d’une infirmière frappé par un parent Castellammare de Stabia). Y a-t-il un dénominateur commun ?

Nous en avons parlé avec Maurizio Fiasco, sociologue.

Pas seulement la violence à l’école. Du professeur poignardé à l’infirmière frappée

«Le garçon qui a attaqué le professeur est un adolescent qui met en scène un fantasme de violence: cesse d’imaginer et décide d’agir. Ce qui se passe dans les salles d’urgence a plutôt le caractère d’une violence tribale et clanique: les proches du patient se sentent offensés parce que le membre de la famille ne reçoit pas ce qu’il mérite, à leur avis. Et ils s’en prennent au médecin, à l’infirmière. Le professionnel de la santé est considéré comme un simple prestataire de services: s’il ne réalise pas, s’il ne réalise pas le « miracle », il doit être puni car il mérite le pire. »

Mais les points communs sont différents. « Tant dans la violence contre les médecins que dans la violence contre les enseignants, ainsi que dans de nombreux autres cas que nous voyons se produire chaque jour, il y a une réaction excessive à un prétendu préjudice subi» explique Fiasco. Une réaction qui se déchaîne sans qu’on ait le temps d’en « élaborer le sens », c’est-à-dire cultiver les implications de l’impulsion violente et donc l’autocensurer.

Vitesse, brusquerie et violence à l’école : voilà comment une partie de la société régresse

C’est là l’enjeu : « une partie de la société régresse, elle ne sait plus contrôler ses émotions agressives, et passe immédiatement de l’impulsion à l’action. Il y a un déclin continu des manières civiles vers des manières brusques, même dans les rencontres ordinaires entre les gens. Noter la montée d’une intolérance imprévisiblesi souvent qu’il s’agit désormais d’une véritable urgence nationale.

Pourquoi cela arrive-t-il? « Parce que nos expériences perceptuelles ou mentales ne bénéficient pas du temps de traitement naturel. » L’impulsion qui n’est pas « cultivée » devient action. Violent.

Notre vie est une succession d’expériences rapides, de stimuli continus, dans lesquels le temps nécessaire pour prendre conscience de ce que nous ressentons afin de dissoudre les fantasmes agressifs en les censurant est réduit au strict minimum.

La civilisation est basée sur la gestion des émotions

Les rencontres de la vie quotidienne, à commencer par les rencontres occasionnelles, doivent être régies par des codes de comportement appris dans les lieux de socialisation. En famille, dans le quartier, entre collègues de travail, à l’école, etc. De nombreuses micro-règles qui permettent la médiation en attendant son tour, en faisant la queue devant un comptoir, en entrant dans les transports en commun, en attendant dans une clinique par exemple. Des comportements qui diluent l’agressivité. «Comme l’écrivait le grand sociologue Norbert Elias, le processus de civilisation est l’histoire du refroidissement des émotions grâce à l’apprentissage social des « bonnes manières ».. Bref, grâce au rituel qui ralentit le passage de l’impulsion à la réaction. Ce n’est pas une superstructure inutile, c’est la maturation de l’organisation du comportement social, qui passe de modes quotidiens abrupts à l’apprentissage et internaliser un système raffiné de codes de conduite dans les relations interpersonnelles».

C’est cette courtoisie qui, aujourd’hui, nous fait céder la place à notre voisin devant l’ascenseur. Et qui, on ne sait pourquoi, échoue aux feux tricolores, lorsque la situation, la vitesse, l’hyperstimulation d’un carrefour très fréquenté, nous font perdre nos freins inhibiteurs. Une situation où le contrôle social n’existe pas, la pression ne se fait pas sentir et l’impulsion est libérée.

L’usage qu’un criminel fait de la violence est instrumental, rationnel : cela me donne un moyen de me protéger. Ceux qui commettent ce type de violence nous laissent désarmés. Il n’y a aucune prévention possible sinon une profonde restructuration de nos codes de conduite, accompagnée d’un retour à des temps plus lents dans les expériences quotidiennes.

Le projet de loi contre les violences envers les enseignants

Une réponse concrète aux épisodes de violence veut être Facture sur le sujet. Celui-la contre les violences contre le personnel soignant, et le loi du 14 août 2020, n. 113. Ou « Dispositions relatives à la sécurité des opérateurs des professions sanitaires et sociosanitaires dans l’exercice de leurs fonctions ». Il prévoit pour l’institution d’un Observatoire National, peines aggravées (pour les blessures graves, emprisonnement de 4 à 10 ans, et pour blessures très graves, emprisonnement de 8 à 16 ans).

Celui qui s’occupe de violence contre les enseignants, déjà approuvé à la Chambre, est sur la dernière ligne droite pour être également approuvé par le Sénat. Et même dans ce cas, ils sont attendus des sanctions plus sévères (cela passe des cinq ans d’emprisonnement actuels pour voies de fait à sept ans et demi. Et de trois à quatre ans et demi pour outrage). UN Observatoire National et aussi le début de Journée nationale d’éducation et de prévention contre les violences faites au personnel scolaire. Elle sera célébrée le 15 décembre.

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