"Très inhabituel": deux employés du cabinet du ministre De Sutter sur la masse salariale de bpost, la N-VA demande une session d’urgence au parlement


MISE À JOURDeux experts du cabinet de la ministre des Entreprises publiques Petra De Sutter (Vertes), qui ont négocié le contrat de gestion avec l’entreprise postale bpost, sont salariés de bpost depuis deux ans. De Tijd écrit cela aujourd’hui. “J’ose mettre la main au feu qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts”, se défend le ministre. Le parti d’opposition N-VA demande une séance d’urgence avec De Sutter au parlement : “Cela soulève de sérieuses questions”.

Les employés ont été détachés auprès de son cabinet à la demande du ministre De Sutter à l’automne, précise le journal. Au cabinet, ils étaient responsables des contacts quotidiens et des négociations entre le cabinet et bpost. “Ils sont restés salariés de bpost, ce qui soulève des questions quant aux intérêts qu’ils servaient”, souligne De Tijd.

Le porte-parole du cabinet De Sutter confirme au journal que les employés, qui travaillent à plein temps depuis près de trois ans au cabinet, sont toujours payés par la poste. Selon les informations dont dispose le journal, les salariés seraient restés sur la masse salariale de bpost même à la “demande explicite” du cabinet De Sutter.

“Il est de coutume que les gens soient détachés auprès d’un cabinet. Il est très inhabituel qu’ils continuent à être payés par une entreprise privée, avec laquelle le gouvernement doit négocier”, a déclaré De Tijd. Selon le politologue Carl Devos (UGent), il n’est en effet pas rare que des salariés soient détachés auprès d’un cabinet, mais qu’ils restent salariés. “Alors le risque d’un conflit d’intérêts est encore plus grand.”


Le porte-parole de De Sutter souligne dans le journal qu’au début de 2021, le parlement a été informé que les deux experts avaient été détachés au cabinet. Il n’a pas été mentionné qu’ils sont restés salariés de bpost. “Pour éviter tout conflit d’intérêts, ils seront sur la liste de paie du cabinet à partir de juin”, cite De Tijd du cabinet De Sutter. Elle nie en outre que le paiement des employés du cabinet par bpost ait conduit à des conflits d’intérêts.

De Sutter l’a également répété dans De Ochtend sur Radio 1: “J’ose mettre la main au feu qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts.” Le ministre admet que « ce sont des pratiques du passé », mais va maintenant « rectifier » cela. “De Tijd publie maintenant ceci, mais nous avons déjà décidé il y a trois mois d’arrêter cela.” Au cours de l’entretien, De Sutter n’a pu ni confirmer ni infirmer que les deux experts sont restés salariés de bpost à sa “demande explicite”. “Je dois enquêter là-dessus.”


bpost répond désormais également à la question via une déclaration. Plus tôt cette année, la direction a établi qu’aucun remboursement n’était prévu dans la convention de détachement, dit-on, après quoi la direction elle-même a proposé de régulariser l’affaire. « La direction a constaté plus tôt cette année qu’aucun remboursement n’était prévu dans les accords de détachement des deux employés de bpost. La direction a alors proposé au cabinet de régulariser la situation, ce qui a été immédiatement accepté. Les salariés resteront détachés et le cabinet remboursera leur rémunération à bpost dès le 1er juin », précise bpost.

L’opposition outragée

Le parti d’opposition Vlaams Belang réagit de manière cinglante. “Avec cela, le ministre admet simplement qu’au moins l’apparence d’un conflit d’intérêts était tolérée et même encouragée”, a déclaré la députée Nathalie Dewulf. “Cela soulève de sérieuses questions sur leur indépendance et sur la mesure dans laquelle ils ont pu faire leur travail correctement.” Le Vlaams Belang veut mettre le ministre à l’épreuve en la matière et estime que l’audit externe devrait également examiner la relation entre le cabinet et bpost.

“Le conflit d’intérêts est ancré dans notre système politique, twitte la députée Maria Vindevoghel du PVDA. Arrêtez la politique des portes tournantes entre les entreprises et les cabinets des ministres. Sans vergogne.” “Et cela pour le parti qui a commencé à faire de la politique d’une manière différente”, répond brièvement le député N-VA Theo Francken.

“De Sutter commet une grave erreur là-dedans”, estime Michael Freillich (N-VA). Selon lui, elle passe à côté d’un “problème fondamental” en voulant encore mettre ces gens sur leur ‘propre’ payroll : “Bpost ne peut pas société autonome et publique et cotée en bourse. Selon le membre de la N-VA, il faut maintenant enquêter pour savoir s’il y a eu conflit d’intérêts et il demande une session d’urgence avec De Sutter au parlement, qui est en congé cette semaine.


Le service postal est dans l’œil du cyclone depuis un certain temps déjà. Par exemple, il peut y avoir des accords illégaux lors de l’obtention de la concession pour mendier des journaux. La semaine dernière, un audit interne a également révélé que bpost surfacturait le gouvernement pour d’autres contrats. Le gouvernement fédéral va donc ouvrir une enquête sur toutes les affectations. “Chaque euro payé en trop doit être remboursé”, a déclaré le ministre De Sutter.

Bpost peut avoir été surpayé jusqu’à 50 millions d’euros d’argent des impôts chaque année (+)

ANALYSE. « La même question résonne que dans la discussion sur les pensions élevées pour les députés : qui savait quoi ? Et surtout : qui aurait dû savoir quoi ? (+)



ttn-fr-3