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Tesla a suspendu sa production et évacué sa seule usine de fabrication automobile européenne après qu’un incendie criminel présumé contre un pylône électrique à proximité ait provoqué des coupures de courant généralisées.
L’entreprise américaine a déclaré au Financial Times qu’il n’y avait eu « aucune attaque ni incendie dans l’usine », située dans la région de Brandebourg, au sud-est de Berlin, et qui produit 6 000 voitures par semaine. Un porte-parole a ajouté qu’il n’était pas clair quand la production reprendrait.
Vulkangruppe, une organisation militante qui avait mené il y a trois ans des attaques de sabotage alors que Tesla construisait l’usine, en a revendiqué mardi la responsabilité. « Nous avons saboté Tesla aujourd’hui », a déclaré le groupe, selon l’agence de presse allemande DPA.
La police a déclaré avoir été informée de l’incendie survenu dans le quartier de Gosen Neu Zittau à 05h15 heure locale. Les pompiers ont également été appelés sur place.
L’usine Tesla en Allemagne, qui a ouvert ses portes en 2022, a suscité la controverse parmi les militants environnementaux et les habitants, qui ont voté massivement il y a deux semaines contre un plan d’expansion majeur qui aurait impliqué le défrichement de centaines d’hectares de forêt pour construire une gare et des entrepôts.
Le ministre de l’Intérieur du Brandebourg, Michael Stübgen, a déclaré mardi qu’il y aurait des conséquences si la police découvrait un incendie criminel, ajoutant que des milliers de personnes avaient été touchées par les coupures de courant qui en résulteraient.
Les projets de Tesla visant à doubler la capacité annuelle de son usine pour la porter à 1 million de voitures se sont également heurtés à une vive opposition de la part des militants écologistes. L’usine se trouve dans une zone de conservation des eaux bordant une réserve naturelle et la zone qui l’entoure a eu du mal à faire face à la baisse du niveau des eaux souterraines et aux fréquentes sécheresses de ces dernières années.
Ce n’est pas la première fois que Tesla doit arrêter temporairement sa production en Europe. En janvier, elle a renvoyé des travailleurs chez eux après que les attaques de missiles Houthis contre des navires dans la mer Rouge ont provoqué le détournement de conteneurs, entraînant des pénuries de pièces détachées.
Reportage complémentaire de Guy Chazan