La menace des Houthis pour la sécurité en mer Rouge reste très élevée et l’Italie, qui dans la présidence du G7 accordera à ce dossier une valeur prioritaire, travaille au niveau européen avec la France et l’Allemagne pour élargir la portée d’un système déjà existant, le Agenor, actuellement centrée sur le détroit d’Ormuz et le golfe Persique, jusqu’à la mer Rouge.
« La réduction du trafic maritime transitant par le canal de Suez nous inquiète. Nous travaillons pour qu’à côté de l’opération Atalante, il y ait une mission militaire européenne pour protéger le trafic commercial. L’hypothèse est d’étendre l’actif à Ormuz (la Agénor), dirigé par les Français, pour protéger le trafic commercial », a expliqué le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani, à l’occasion d’une conférence de presse organisée à la Farnesina pour présenter les priorités relatives aux domaines d’activité du G7 sous la responsabilité du ministère. « Nous sommes prêts à aller au Parlement pour illustrer nos actions sur la mer Rouge », a-t-il ajouté.
La proposition à l’UE de l’Italie, de la France et de l’Allemagne
Selon les indications fournies par Tajani, il existerait déjà une feuille de route pour la réalisation du projet. «Lundi (22 janvier, ndlr) à Conseil des Affaires étrangères cela sera discuté. A cette occasion, le feu vert politique devrait arriver. Les pays tiers pourraient également participer. Avec la France et l’Allemagne, nous formalisons une proposition à présenter aux autres partenaires de l’UE, mais je suis optimiste. » Le ministre a donc exprimé l’espoir que la décision politique soit prise dès lundi, afin que la mission « puisse être opérationnelle dans les plus brefs délais ». Pour ce qui est de règles d’engagementles navires militaires n’interviendraient pour défendre les navires marchands qu’ils escortent que si ces bateaux étaient attaqués (Tajani donne l’exemple du drone, qui serait abattu s’il tentait de toucher un navire marchand ou le navire militaire lui-même).
La mission Emasoh
Agenor est la branche militaire de la plus grande mission Emasoh (European Maritime Awareness in the Strait of Ormuz), à laquelle participent la Belgique, le Danemark, la France, l’Allemagne, la Grèce, l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège et le Portugal.
Nous avons besoin d’un système de défense européen
Suite à l’attaque conjointe américano-britannique contre les militants Houthis au Yémen, la nécessité d’une réponse européenne en matière de défense est apparue. «On ne peut pas penser à une politique étrangère européenne sans un système de défense au niveau européen», a souligné Tajani. «Nous devons avoir un système de défense européen compétitif par rapport à l’OTAN: nous devons nous fixer comme objectif final une armée européenne, un instrument européen de maintien de la paix qui puisse être opérationnel très rapidement».