Les adversaires que Jannik a affrontés avant de choisir le tennis parlent : « Il a toujours gagné ». Et puis : « Il était introverti, il ne pensait qu’à se battre pour les premières places »
À un moment donné, l’un des anciens compagnons de voyage sort la clé du coffre, conservé pendant des années dans un smartphone rempli d’images, de souvenirs, de cartes postales et de vidéos. Notamment celle d’un jeune Sinner morose et désemparé d’avoir raté le podium lors d’une course de ski en 2010, à Livigno. Il a l’air sombre de quelqu’un qui est incapable de métaboliser la défaite, des cheveux rouge brique jusqu’aux épaules, un chapeau sur la tête et un survêtement noir. Il vient de terminer quatrième et ne peut pas se le pardonner. Il salue la mascotte et s’en va en riant, sans pleurer, car même sur les pistes, il a retranché ses émotions.