Selon le rapport annuel de Tinder, de plus en plus de jeunes recherchent de préférence "situation", quelque chose entre une relation officielle et une amitié. Sans engagement ni projets


Antonella Baccaro (photo de Carlo Furgeri Gilbert).

POUR où en sommes-nous avec les amours en aval du choc généré par la pandémie ?

La ségrégation imposée par le Covid, on s’en souvient, avait produit une floraison de contacts en ligne, caractérisée par une grande prudence et méfiance. L’envie de s’enfermer chez soien faisant suffire le journal et soi-même, avait mis en crise le développement des relations nées sur les plateformes.

Heureusement, aujourd’hui cette tendance semble s’être inversée : l’envie de se voir, de se toucher, de partager est de retour.

Mais de nouvelles formes de relations s’installent. Le suggérer est le rapport annuel de Tinder, une application de rencontres bien connuequi identifie comme une tendance croissante ce qu’elle définit comme « situationship », c’est-à-dire quelque chose entre une relation officielle et une amitié, bref, une relation amoureuse sans définitions ni règles. Ce qui pourrait être considéré comme l’envers, le côté romantique, de l’« amitié avec bénéfice » (amitié avec implications sexuelles).

Les mentions de ce statut sur Tinder ont augmenté de 49 % en 2022. Un utilisateur sur dix affirme rechercher une « situation » comme formule pour mieux vivre une relation.

Le phénomène a été décrit dans l’hebdomadaire Tempsdans un article de la sexologue Myisha Battle, intitulé Les situations sont l’avenir des rencontres. Ce n’est pas une mauvaise chose.

Préférer ce statut serait les plus jeunes, désireux de rencontrer les leurs sans trop de pression. Dès lors, tous les discours de longue haleine sont bannis, le partage des maisons et des choses et surtout les questions du type « mais qu’est-ce qu’on est maintenant ? ». Une modalité, selon Battle, que le P.cela permettrait au couple de se concentrer davantage sur le présent et les émotions que sur l’avenir et la planification.

Je suis peut-être jurassique par rapport à l’univers Tinder, mais en appliquant les vieilles et chères catégories qui nous ont toujours permis aux femmes de naviguer dans le flou des partenaires, il me semble que cette tendance signe la victoire définitive du modèle relationnel masculinde nature libérale, sur la nôtre, plus encline à un « marché régulé ».

Les « zones grises » ne sont pas pour tout le monde, prévient la sexologue. Surtout quand ils risquent d’être éternels.

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