« Je vais au café, je commande un verre, je regarde les gens autour de moi et je me dis : ‘Non, je ne vais pas le faire’. » C’est ce qu’a dit l’unique rescapé du commandement de la terreur, lors de son dernier interrogatoire devant la cour d’assises.
Abdeslam avait précédemment déclaré lors du procès qu’il avait hésité à utiliser sa ceinture explosive, puis l’avait jetée dans une poubelle. Il n’avait pas dit à l’époque qu’il était en fait déjà entré dans un café.
« Il n’a pas osé »
Plus tôt dans la journée, le co-accusé Mohamed Abrini avait déclaré avoir accompagné le commando terroriste parisien de Bruxelles à Paris le 12 novembre 2015. Il est rentré à Bruxelles à la veille des attentats, affirmant qu’il ne voulait tuer personne. Néanmoins, il s’est caché à Bruxelles dans diverses cachettes de la cellule terroriste, où, selon lui, il y avait des armes lourdes partout. Abdeslam était là aussi car il aurait changé d’avis.
Abrini a dit qu’il soupçonnait que son ami n’avait pas osé. Selon lui, après son retour de Paris, Abdeslam a dit aux autres terroristes dans leur planque qu' »il a essayé, mais le gilet n’a pas fonctionné ». Les autres lui ont alors demandé des comptes. « Pourquoi n’as-tu pas pris un briquet ou un mégot de cigarette pour te faire exploser ? Abrini ne croyait pas à cette histoire : « Il n’a pas osé, c’est tout.
D’autres attaques prévues
Abrini a également admis que d’autres attentats étaient prévus dans la capitale française. Celles-ci devaient initialement avoir lieu pendant le Championnat d’Europe de football 2016. Il s’agit plutôt des attentats du 22 mars 2016 à l’aéroport de Zaventem et dans le métro bruxellois. « Le 22 mars, ce n’était pas prévu », a déclaré Abrini, le soi-disant « homme au chapeau » qui a été vu sur les images de la caméra depuis l’aéroport.
À la fin de sa déclaration, Abrini s’est tourné vers les proches des victimes. « Le 13 novembre, cela n’aurait pas dû arriver, je m’excuse », a-t-il déclaré.
Lors des attentats du 13 novembre 2015, les extrémistes ont fait au total 130 victimes. Les auteurs ont perpétré un massacre dans la salle de concert du Bataclan et ont également attaqué des bars et des restaurants. Trois kamikazes se sont fait exploser au Stade de France lors d’un match de football amical entre la France et l’Allemagne.
Le groupe terroriste EI a revendiqué les attentats. Au total, 20 accusés sont jugés.