Premiership, entretien avec Marini : stabilité et gouvernabilité sans toucher aux pouvoirs du chef de l’Etat

Beaucoup, dont le président du Sénat Ignazio La Russa et son prédécesseur Marcello Pera, estiment que la solution la plus rationnelle en cas d’élection directe du chef du gouvernement est le simul stabunt simul cadent, c’est-à-dire en cas de cessation des fonctions un revient au vote. Meloni elle-même a dit que c’était son premier choix. Pourquoi a-t-on trouvé la solution permettant l’élection d’un remplaçant par le Parlement ne serait-ce qu’une seule fois au cours de la législature ?

Parce que dans le débat est apparu le souci de ne pas affaiblir le système d’un point de vue institutionnel Parlement par rapport au gouvernement. En outre, la règle du simul simul souffre d’une certaine rigidité, car elle conduit à des élections même dans tous les cas où le changement du Premier ministre ne dépend pas d’une crise politique au sein de la majorité, mais de facteurs tout à fait accidentels, tels que l’empêchement. le décès ou la déchéance du Premier ministre. Une solution plus souple a ainsi été développée, limitant les changements de gouvernement et de majorité mais laissant un minimum de marge de manœuvre aux institutions politiques,

Ne risque-t-il pas que le deuxième Premier ministre ait plus de pouvoir que le premier, élu au suffrage direct, puisqu’il ne peut être déplacé sous peine de dissolution des Chambres ? C’est comme lui donner ce pouvoir de dissolution qu’ils ne voulaient pas attribuer à l’élu… Par ailleurs, la règle dite anti-retour n’est telle que parce que la contrainte de continuité programmatique demeure mais la majorité, du moins sur papier, peut changer.

Quant au premier aspect, il en est ainsi, mais le choix présente deux avantages : le premier est évident et est celui d’éviter trop de changements de gouvernement, ce qui est précisément l’objectif principal que l’on veut atteindre avec la réforme ; la seconde est, paradoxalement, précisément de renforcer le président élu au suffrage direct, car à travers le changement de gouvernement, les parlementaires savent qu’avec le nouveau Premier ministre, ils subiront la règle du simul simul, ce qui incite à la prudence. Quant au changement de majorité, je voudrais souligner que la démocratie et avant même cette logique nous empêchent d’interdire à une force de opposition se convaincre du bien-fondé du programme et des mesures proposées par la majorité et voter pour celles-ci. Mais les limites fixées dans la proposition de nomination d’un nouveau gouvernement rendront les soi-disant revirements impossibles, politiquement plutôt que juridiquement. La force d’opposition qui veut adopter le programme de ses opposants devrait rendre des comptes à ses électeurs.

Une innovation très importante dans le sens de la gouvernabilité est également l’instauration dans la Constitution du principe d’une loi électorale majoritaire qui garantit 55% des sièges au Parlement avec un prix national à la coalition gagnante et à son Premier ministre. Mais avec un seul tour, le prix risque d’être anormal et serait rejeté par le Conseil. Ne vaudrait-il pas mieux, à ce stade, constitutionnaliser également le scrutin ?



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