Poussée, fermetures et… coup de pied aérien : le jeu total de Pavard et ces 30 millions bien dépensés


Le défenseur français a privilégié le but vainqueur contre la Juventus comme une autre perle d’une splendide saison : l’investissement estival a été un succès

Andrea Ramazzotti

Et dire que quelqu’un a douté l’été dernier. Pas sur la valeur du joueur, mais sur la taille de l’investissement. Car Benjamin Pavard était (et est) un ancien champion du monde (avec la France et le Bayern) qui a souvent débuté à Munich. Mais l’Inter, qui avait choisi de se concentrer sur Arnautovic et Sanchez en attaque comme réserves pour Lautaro et Thuram, venait de dépenser 30 millions plus 3 de bonus pour s’assurer un défenseur. Un gentleman défenseur, mais toujours un défenseur. Marotta, Ausilio et Baccin, en revanche, savaient que « ce » défenseur devait remplacer un certain Milan Skriniar. Et il fallait un élément de personnalité, un buteur de droite qui savait aussi bien faire avancer le ballon que défendre. D’où le choix de Pavard, un objectif qui ne semblait pas à sa portée et dans lequel l’Inter a investi une bonne partie de l’argent obtenu grâce à la vente d’Onana. Si Thuram n’avait pas tenu ses « promesses » de pré-saison, peut-être que maintenant quelqu’un regretterait le montant payé au club bavarois et que les supporters nerazzurri pourraient profiter d’un « bras » splendide qui fait tout sur le terrain. Et surtout il le fait très bien. Revoyez le derby italien et vous comprendrez.

DÉCISIF

Il y a Pavard dans l’action de la tête des Nerazzurri, avec ce demi-coup de tête (pas parfait) dans la surface de la Juventus, après une énième insertion sans ballon. Il y a Pavard dans quelques clôtures décisives après avoir accepté le face-à-face. Il y a Pavard sur le centre pour Dimarco dont l’ailier gauche n’a pas été retenu. Une épreuve concrète, avec des duels gagnés et des ballons récupérés, mais surtout pleine de personnalité. Parce que la Juventus avait organisé le match de manière à ne laisser aucun écart et que ce sont les avancées du Français en première mi-temps qui ont ruiné le plan tactique d’Allegri. Il est clair que la direction oscarisée de Calhanoglu a eu un grand impact, que les difficultés de Thuram ont mis en difficulté l’arrière-garde de la Juventus, que Dimarco a martelé sur l’aile gauche, mais il est indéniable que le numéro 28 a marqué le match de son empreinte. Avec une performance dont on se souviendra. Bref, trente millions et plus de bonus ne sont certainement pas gaspillés.

IDOLE

Inzaghi tire le meilleur parti jusqu’à présent et a ressenti son absence lorsqu’une blessure au genou l’a empêché de jouer pendant un mois et demi. « Contre la Juve – a déclaré l’entraîneur de Plaisance – Pavard a joué un grand match, mais cela ne me surprend pas car c’est un joueur international qu’il n’est pas nécessaire de présenter : le club a très bien compris le moment où il pourrait le recruter. Il a fait sa part et a immédiatement rejoint un groupe splendide. » Maintenant… Benji le fan de l’Inter (rappelez-vous son poste sur Instagram avec lequel il a annoncé son arrivée à Milan ?) est un élément irremplaçable du conseil d’administration des Nerazzurri et Skriniar… un lointain souvenir. Les gens sont fous du Français : ils l’aiment parce que sur le terrain, il a toujours la tête « dans » le jeu, parce qu’il se jette sur chaque ballon avec clarté et détermination, parce qu’il fait rarement des erreurs, parce qu’il est tactiquement intelligent et parce qu’il sait faire un peu de tout : il défend et avance permettant à l’équipe de créer des espaces qui autrement seraient occupés par les adversaires. Sur l’action du but de Gatti, c’est sa projection offensive qui envoie Kostic et Danilo en vrille, numériquement inférieurs car Rabiot ne les aide pas.

CINQ

Pavard a remporté les quatre derniers championnats d’Allemagne sous le maillot du Bayern et aurait très envie d’en faire cinq… avec l’Inter. Parce qu’il aime gagner et qu’il ne s’est pas fatigué après avoir soulevé la Ligue des Champions et plusieurs autres trophées avec les Bavarois, la Coupe du Monde (en 2018) et la Ligue des Nations avec la France. Avec les Nerazzurri, il a entraîné ses biceps à Riyad, en finale de la Supercoupe d’Italie, mais il n’est pas satisfait. Hier soir, il a fait un pas important vers son premier drapeau tricolore. C’était déjà là dans le cœur des fans de l’Inter. Même avant le derby italien.





ttn-fr-4