Pendant que Conner Rousseau jouait au lapin, Bart De Wever comparait les réfugiés aux chiens d’un refuge


Joël De Ceulaer est rédacteur senior chez De Morgen.

Joel De Ceulaer20 mars 202210:56

Alors que le monde traverse des temps historiquement catastrophiques, la Flandre a vécu vendredi une soirée télé qui va aussi défier l’histoire. Tant dans le secteur du divertissement que dans le département d’interprétation journalistique, les politiciens ont fait des choses aux animaux qui suscitent l’inquiétude et suggèrent que les choses devront se détériorer ici aussi avant que cela ne s’améliore jamais.

Le premier incident a déjà été longuement discuté. Conner Rousseau, fan de baskets et président de Vooruit, est sorti d’un costume de lapin sur VTM. Il avait dans Le chanteur masqué atteint la finale et n’a donc dû révéler son identité qu’à la toute fin, devant les yeux écarquillés et grands ouverts d’un public de millions de personnes.

Image DPG Media/Stefaan Temmerman

Une dure vérité peut être distillée des réactions mitigées, mais surtout positives : la critique des politiciens dans les émissions de divertissement peut maintenant être un effort inutile. Les politiciens ont toutes les chances des fabricants de télévision en Flandre de se frayer un chemin dans la faveur populaire en chantant ou en faisant des quiz, et qui sait ce qu’ils trouveront un jour.

Ils le font pour ainsi dire juste pour « s’amuser », et il y a des gens intelligents là-bas comme l’économiste et Twitterer Stijn Baert, que j’ose même soupçonner d’être doués, qui le croient encore aussi. Alors vous savez : cette bataille est presque perdue.

Sur Canvas, quant à lui, vendredi soir, le président de la N-VA, Bart De Wever, était invité au même moment. S’il savait chanter, les rôles auraient tout aussi bien pu être inversés : Rousseau avec Ivan De Vadder et De Wever en costume de Panda avec Niels Destadsbader. Quoi qu’il en soit, De Wever était sérieux maintenant. Son expression faciale, qui oscillait entre un sourire cynique et un profond froncement de sourcils, était censée soutenir cette idée.

Ce passage de De Afspraak était aussi un passage pour les livres d’histoire – et aussi pour des raisons liées aux animaux : De Wever a fait une comparaison entre les réfugiés d’Ukraine et les chiens d’un refuge : si les gens sont trop enthousiastes à l’idée d’emmener un tel animal fauché réfugié dans leur à la maison, ils se font frapper, parfois déçus. Et toutes les familles ne sont pas adaptées. Bien sûr, De Wever a souligné qu’il ne voulait pas dire mal cette comparaison, mais en attendant… Had. Il. Ils. Bien. Fabriqué. On peut même supposer : très bien préparé. De Wever ne fait pas de lapsus.

Récemment, il y a eu de nombreuses plaintes concernant les Vlaams Belangers dans les médias. Ne devrait-on pas revenir à un cordon médiatique et refuser aux bâtards racistes un forum ? Un débat épuisant qui divise les esprits depuis trente ans. Voici une autre idée pour assécher un peu le flux électoral vers le Vlaams Belang : les politiciens des autres partis ne se comportent plus comme des bouffons (oui, Rouseau marque avec beaucoup, mais il attise aussi bien l’aversion des partis de gouvernement chez les autres) et ils arrêtent déshumaniser les réfugiés.



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