Pas d’accord entre syndicats et patronat sur la norme salariale et l’enveloppe sociale : “Situation dramatique” en raison des indexations automatiques

Les syndicats et le patronat du Groupe des Dix ne sont pas parvenus à un accord sur la norme salariale et l’enveloppe sociale. Bart De Smet, président du groupe Van Tien, l’a déclaré par la suite. “La balle est maintenant dans le camp du gouvernement.”

A l’ordre du jour de la concertation figuraient la norme salariale – qui détermine le coût salarial maximum susceptible d’augmenter pour rester compétitif avec nos pays voisins – et l’enveloppe sociale. Ce dernier est un budget de centaines de millions d’euros pour augmenter les retraites et les allocations au cours des deux prochaines années, en plus de l’indice.

Après un peu plus de deux heures de réunion, De Smet, le président de la Fédération des entreprises belges (VBO), a annoncé lundi soir que les consultations n’avaient abouti à rien. « La réunion du Groupe des Dix vient de se terminer. Il n’y a pas d’accord sur les deux dossiers pour lesquels le gouvernement avait demandé d’examiner conjointement si un accord était possible, l’enveloppe sociale et la fixation des salaires en vertu de la loi de ’96”, dixit De Smet. “Les deux banques, syndicats et patronat ne sont pas parvenus à un accord. »

Le président de l’instance consultative des partenaires sociaux belges en a quant à lui informé le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD). « La balle est dans le camp du gouvernement », ajoute De Smet.

Loi sur les normes salariales

De Smet pointe la législation dans les deux dossiers et ajoute que le gouvernement avait dit à l’avance que la législation serait respectée. Le gouvernement avait déjà annoncé que la loi sur la norme salariale serait respectée – en conséquence de quoi les salaires ne pourraient pas dépasser l’indice pendant les deux prochaines années – et que l’enveloppe sociale 2023-2024 – le budget pour augmenter les salaires et avantages les plus bas en plus de l’indice – sera payé en totalité. Le gouvernement avait auparavant soumis une proposition d’enveloppe sociale aux partenaires sociaux, mais les syndicats ont dénoncé que le patronat lierait ce dossier à la norme salariale. Les votes avaient également été augmentés pour ne dépenser que 60% de ces ressources.


Devis

Selon un rapport du Conseil central des entreprises (CRB), il n’y a pas de marge de majoration car le handicap de coût salarial avec nos pays voisins s’est accru du fait de l’indexation automatique.

Avant le début de la réunion, il y avait très peu d’optimisme parmi les négociateurs. Par exemple, le président de l’ABVV, Thierry Bodson, a déclaré qu’il “n’a pas reçu de mandat pour négocier un accord salarial avec une marge de 0%”. Le PDG Pieter Timmermans de la FEB a déclaré que “tous les signaux d’alarme sonnent”, faisant référence à l’inflation, à la baisse des investissements, à la récession imminente et à l’augmentation du chômage temporaire. Dans la période écoulée, il avait d’ailleurs été démontré à plusieurs reprises que la chance d’un accord salarial était quasiment impossible et que la concertation finirait sur les rochers.

Selon un rapport du Conseil central des entreprises (CRB), il n’y a pas de marge de majoration car le handicap de coût salarial avec nos pays voisins s’est accru du fait de l’indexation automatique. En conséquence, selon la CRB, la marge salariale est négative et avec la loi sur les normes salariales, il n’y a pas de place pour une majoration en plus de l’indexation.

Grève nationale

Les syndicats avaient déjà déclaré à plusieurs reprises qu’ils n’accepteraient pas une marge salariale de zéro pour cent pour un nouvel accord salarial interprofessionnel biennal. Les employeurs sont plus nombreux à dénoncer une “situation dramatique” à cause de l’indexation automatique.

Les pourparlers ont eu lieu deux jours avant une grève syndicale nationale.



ttn-fr-3