Pakistan : les dynasties familiales luttent pour le pouvoir

Le pays est constamment aux prises avec de graves crises politiques et économiques. Un bref aperçu de la situation de la population et du rôle des militaires.7 février 2024 | 0:59 minutes


Le Pakistan, puissance nucléaire sud-asiatique, élit un nouveau parlement. Environ 130 millions d’électeurs sont appelés jeudi à décider de la répartition du pouvoir à l’Assemblée nationale et dans les parlements provinciaux.

Quelle est la situation sécuritaire ?

Les bureaux de vote sont ouverts et, compte tenu de la situation sécuritaire fragile, sont protégés par des milliers de militaires et de policiers. Un résultat préliminaire pourrait déjà être connu dans la soirée.

Comme lors des élections précédentes, la campagne électorale a été éclipsée par la violence. Au moins 26 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées mardi lors de deux attaques dans la province agitée du Baloutchistan. On ne sait pas encore qui est derrière ces crimes.

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Quelles sont les conditions des élections ?

Depuis des mois, des experts politiques et des militants des droits de l’homme dans le pays dénoncent des conditions électorales injustes alors que le système judiciaire pakistanais a largement démantelé l’opposition. L’ancien Premier ministre Imran Khan, toujours populaire auprès de la population, est en prison pour corruption.

L’homme politique de 71 ans se considère comme la victime d’un complot politique et en impute la responsabilité aux puissantes militaires.

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Le soi-disant Parti de la justice, Tehreek-e Insaf (PTI) de Khan, est également paralysé car, selon un arrêt de la Cour suprême, ses membres ne sont autorisés à se présenter qu’en tant que candidats indépendants.

Des dizaines de poursuites sont en cours contre Khan depuis qu’il a été démis de ses fonctions lors d’un vote de censure au Parlement au printemps 2022. L’ancienne star du cricket a remporté les dernières élections générales en 2018. Des années politiques turbulentes ont suivi.

Quels sujets dominent la campagne électorale ?

Une grande partie des 240 millions d’habitants du Pakistan sont déçus par les élections et la direction politique du pays, selon un sondage réalisé l’année dernière par l’institut de sondage Gallup.

Ainsi, lors d’une enquête menée à l’automne 2023, seuls 25 pour cent des personnes interrogées pensaient que les élections législatives se dérouleraient conformément aux règles. Lors des dernières élections de 2018, cette proportion était presque deux fois plus élevée.

La situation économique désastreuse et l’inflation extrêmement élevée ont joué un rôle particulièrement important dans la campagne électorale.

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Qui est considéré comme le favori ?

La victoire électorale se jouera désormais principalement entre les deux grandes dynasties politiques des Sharifs et des Bhuttos. Les favoris sont la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) et son principal candidat, le triple Premier ministre Nawaz Sharif.

Sharif n’est rentré dans son pays natal après son exil en Grande-Bretagne qu’à l’automne 2023 ; entre-temps, son jeune frère Shehbaz était, entre autres, Premier ministre.

Récemment acquitté d’anciennes allégations de corruption, l’ancien premier ministre de 74 ans fait son grand retour. Le clan politique de Sharif, qui comprend également sa fille Maryam, est basé dans la province du Pendjab, la région la plus peuplée et la plus forte économiquement du pays.

L’étranger mais l’adversaire le plus important de Sharif est Bilawal Bhutto Zardari, 35 ans, diplômé d’Oxford et ancien ministre des Affaires étrangères, qui se présente comme principal candidat du Parti du peuple pakistanais (PPP). Le parti de centre-gauche est dirigé par la dynastie Bhutto depuis sa création.

Source: dpa



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