ONU : l’Iran a commis des « crimes contre l’humanité » lors de la répression des manifestations


Le régime iranien a commis de graves violations des droits humains, voire des crimes contre l’humanité, par ses actions pendant et après les manifestations pour les droits des femmes qui ont eu lieu dans le pays à partir de 2022. Qui a un comité des Nations Unies conclu vendredi après enquête.

La commission d’enquête a trouvé des preuves de meurtres, de tortures, de viols et de disparitions aux mains du régime. La Cour internationale de Justice parle de crimes contre l’humanité dans « une attaque généralisée ou systématique contre toute population civile ».

Le comité estime qu’au moins 551 manifestants, dont 68 mineurs, sont morts à cause de « violences inutiles et disproportionnées » de la part de la vice-police. Selon la commission, les droits des femmes, des enfants et des minorités ont été violés de manière « disproportionnée ». Des centaines d’enfants, parfois âgés d’à peine 10 ans, ont été arrêtés sans que leurs familles ne reçoivent d’informations à leur sujet. Des gens ont été torturés en détention.

Les femmes et les filles ont parfois été victimes de violences sexuelles, « notamment de viols collectifs, de viols avec objet, d’électrocution des organes génitaux, de nudité forcée et de tâtonnements ». Au moins neuf jeunes hommes ont été exécutés après leur arrestation, « à la suite de simulacres de procès fondés sur des aveux obtenus sous la torture et de mauvais traitements ». Bien que des policiers aient également été tués, la plupart des manifestations ont été pacifiques, a indiqué la commission.

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Selon le rapport, cette répression se poursuit aujourd’hui. Les manifestants arrêtés restent en détention et risquent toujours la peine de mort. « Nous exhortons les autorités iraniennes à mettre fin à toutes les exécutions, à libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes arbitrairement arrêtées et détenues dans le contexte des manifestations, et à mettre fin à la répression des manifestants, de leurs familles et de leurs partisans », a déclaré Shaheen Sardar Ali, membre du comité.

Les mois de manifestations et leur répression par le régime – également largement relayés dans la presse – ont suivi la mort de Mahsa Amini, 22 ans, en septembre 2022, décédée alors qu’elle était sous la garde de la brigade des mœurs. Amini a été arrêtée parce qu’elle n’aurait pas porté son foulard conformément aux règles strictes en vigueur en Iran. La commission de l’ONU conclut désormais que les violences physiques commises par la police ont conduit à sa mort. Le comité reproche au régime de ne pas avoir enquêté sur sa mort, mais de dissimuler les faits.

Le régime iranien n’a pas voulu coopérer à l’enquête. Selon l’agence de presse AFP, elle condamne le rapport de l’ONU, dans lequel le pays affirme que « les faits ont été délibérément déformés ».






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