Obligations Grande-Bretagne en vue : lutte contre l’inflation


de Jörg Billina, Euro le dimanche

Qui va gagner – la secrétaire d’État Liz Truss ou l’ancien chancelier de l’Échiquier Rishi Sunak ? En septembre, les membres du Parti conservateur éliront leur nouveau chef. Ils décident également qui gouverne la Grande-Bretagne. La future numéro 1 et son cabinet prennent leurs responsabilités en ces temps économiquement difficiles. Selon une prévision du Fonds monétaire international (FMI), qui a récemment été révisée à la baisse, la production économique globale n’augmentera que de 0,5 % au cours de l’année à venir – il s’agit de la croissance la plus faible au sein du groupe de pays du G7.

Truss, qui est actuellement en tête des sondages, a l’intention de stimuler la croissance avec de fortes réductions d’impôts immédiatement après son entrée en fonction. Sunak, pour sa part, prône une politique financière plus solide et vise une réduction de l’impôt sur le revenu de 20 à 16 % d’ici sept ans. On peut se demander si les propositions de Truss en particulier sont adaptées pour maîtriser le problème le plus urgent ou si elles l’exacerberont.

mourir de faim ou geler

L’économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, cite la persistance d’une inflation élevée comme la principale raison du ralentissement économique du Royaume-Uni. En juin, le taux d’inflation était de 9,4 % – le niveau le plus élevé depuis plus de 40 ans. Cela menace de s’aggraver. Fin août, le régulateur britannique Ofgem (Office of Gas and Electricity Markets) fixera un nouveau plafond pour les factures énergétiques. Les experts s’attendent à une augmentation de 65 %. Le taux d’inflation menace alors d’augmenter à plus de dix pour cent. Les prix alimentaires ayant également fortement augmenté, « de nombreux ménages devront se demander en hiver s’ils veulent mourir de faim ou geler », écrit le quotidien The Guardian.

La banque centrale britannique doit donc donner la priorité absolue à la lutte contre l’inflation, même si celle-ci se fait temporairement au détriment de la croissance, prévient l’économiste du FMI Gourinchas. Jusqu’à présent, la Banque d’Angleterre (BoE) s’est conformée à la demande. Elle a déjà relevé le taux directeur à plusieurs reprises depuis décembre. Pour jeudi (au moment de mettre sous presse), le gouverneur de la BoE, Andrew Bailey, avait signalé une hausse de 0,5 point de pourcentage.

En conséquence, la livre sterling devrait s’apprécier par rapport à la monnaie commune. Les investisseurs qui souhaitent profiter de l’évolution des devises peuvent le faire avec l’obligation d’État, qui court jusqu’en 2023. Le papier a une prime de rendement de 1,3 point de pourcentage par rapport à l’obligation fédérale correspondante. Les investisseurs qui détiennent l’obligation jusqu’à la fin du terme n’ont pas à s’inquiéter d’éventuelles pertes de cours intermédiaires.

Trésor britannique 2023 : L’obligation rapporte plus que l’obligation fédérale correspondante. Les gains de change sont inclus.

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