Non, vous n’êtes pas responsable des crimes de vos ancêtres. Mais vous devriez en savoir plus | C’est l’avis du rédacteur en chef

Groningue aura deux monuments de l’esclavage. Une réflexion sur nos méfaits dans l’Indonésie actuelle. L’autre s’est concentré sur tout ce que nous avons fait de mal au Suriname et aux Antilles néerlandaises. On peut penser à toutes sortes de choses à ce sujet, mais que ce soit le début d’une meilleure prise de conscience de notre passé esclavagiste.

Non, la génération actuelle de Néerlandais n’est pas responsable du passé colonial. Aucun habitant de Groningue ou de Drenthe ne doit se sentir coupable des crimes de nos ancêtres. Mais la sensibilisation pourrait être un peu plus grande. Il est choquant de constater à quel point nous savons peu de choses sur cette période sombre de notre histoire.

Ma fille m’a raconté que dans son lycée, on discutait du colonialisme et de la traite négrière. Seulement, cela concernait les Anglais. Le passé colonial néerlandais n’a pas été évoqué.

Vers 1900, les Pays-Bas possédaient le troisième plus grand empire au monde, après la Grande-Bretagne et la France. Nous possédions les Indes néerlandaises (Indonésie moderne), le Suriname et les Antilles néerlandaises. Je pense que c’est une période qui devrait figurer dans les livres d’histoire.

Par exemple, pour savoir ce qui s’est passé à Banda (une des îles Moluques). J’en ai entendu parler il y a seulement trois ans, par l’intermédiaire de l’écrivain indien Amitav Ghosh.

Jan Pieterszoon Coen (vous savez, du Coentunnel) fut responsable du massacre de presque tous les habitants de cette île en 1621. C’était la seule île sur laquelle poussait à l’époque le muscadier, une épice déjà populaire à l’époque. temps. Les Pays-Bas voulaient s’approprier ce commerce. C’est très étrange, mais les habitants de Banda pensaient pouvoir le faire eux-mêmes. Ils faisaient cela depuis des siècles.

Les Néerlandais n’en étaient pas satisfaits. Presque tous les habitants, soit 15 000 personnes, ont été tués.

Il n’y a pas si longtemps, en 2006, le Premier ministre Balkenende avait fait l’éloge de la mentalité VOC. Il a mis l’accent sur l’esprit commercial, la détermination et l’audace. Ce faisant, il a ignoré le racisme et le meurtre auxquels est liée cette Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Balkenende était en fait diplômé en historien. Il n’avait pas cela en tête, et encore moins que le reste des Pays-Bas en soit conscient.

Cela devrait. Plus de connaissances mènent à une meilleure compréhension de la situation des descendants d’esclaves vivant aux Pays-Bas. Et aussi à une meilleure compréhension de la façon dont le reste du monde nous perçoit, Néerlandais et Européens.



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