Milan gagne mais San Siro dans la tourmente : voici ce qui se cache derrière les sifflets


Contre le Slavia, il y a eu des moments dans le match où Meazza s’est montré nettement impatient. Du jeu statique à la discontinuité, en passant par les erreurs individuelles et départementales : tous les motifs de déception aux yeux des fans

Journaliste

8 mars – 20h40 -MILAN

Le Milan des paradoxes – celui qui a écrasé le PSG puis en a pris trois à Rennes, pour ainsi dire – ne fait pas exception même dans les évaluations de ses supporters. Car même San Siro, d’un certain point de vue, est un paradoxe : les gens huent parfois, mais – heureusement pour le Diable – il est toujours plein. C’est ainsi que, même si la fréquentation saisonnière globale évolue rapidement vers un million et demi de spectateurs (environ cent mille disparus, selon les données de l’année dernière), ce qui témoigne de la grande affection et du désir d’être là de la part des son peuple, en même temps les huées pleuvent. Hier soir, pour un huitième de finale de la Ligue Europa contre la deuxième équipe du championnat tchèque – ce qui signifie : il y a des matchs plus stimulants – environ 55 mille supporters des Rossoneri se sont présentés au Meazza. En seconde période, après avoir vu Milan en supériorité numérique pendant plus d’une demi-heure et incapable de clôturer définitivement le match, ils ont commencé à huer. Cela n’a pas duré longtemps, mais les décibels étaient définitivement importants.

des pics et des bruits sourds

L’épisode qui a débouché sur le mécontentement qui couvait depuis un moment a été une confusion devant Maignan à environ un quart d’heure de la fin, lorsque les Rossoneri ont sérieusement risqué de prendre le trois à trois au terme d’un tragique. série d’erreurs dans la phase défensive. Le but de Leao a (partiellement) réglé les choses, mais il n’a pas effacé des difficultés qui, en théorie, n’auraient pas dû se produire. Le problème fondamental est que ce Milan passe trop vite du Dr Jekyll à M. Hyde. Imprévisible : des pics et des bruits sourds qui envoient les fans sur des montagnes russes dont ils se passeraient volontiers. Et pas seulement au cours de la saison, mais aussi – et là ça devient encore plus méchant – au cours d’un même match. Des premières fois éblouissantes et des prises compliquées, ou vice versa. Quelque chose qui génère une colère puissante chez ceux qui en sont témoins car quand le Diable est dans le moment en haut, c’est un spectacle de le voir jouer. Et on se demande quel est le facteur qui fait tout perdre à l’équipe : la fluidité du jeu et l’approche mentale.

peu de points de vente

Hier soir notamment, Meazza s’impatientait déjà devant les risques pris en seconde période. Car, hormis le dernier quart d’heure de la première mi-temps, Milan portait un costume gris qui n’était pas élégant, mais ennuyeux et de mauvaise qualité. Une infinité de passes dans des voies horizontales sans issue, sans mouvements dictés par les milieux de terrain. Un chiffre avant tout à comprendre : Kjaer a touché le ballon 121 fois (!), une honte, se retrouvant obligé pendant de longues poignées de secondes d’échanger le ballon avec Gabbia, c’est-à-dire avec le seul coéquipier qui était vraiment « praticable » sans prendre des risques. Alternatives : quelques longs ballons perdus dans le vide, ce n’est pas exactement la meilleure façon de débusquer une équipe avec un homme en moins.

sur une balançoire

Ce qui ressortait également, ce sont les nombreuses, trop nombreuses erreurs techniques. Dans tous les départements. Sortant, dans les choix sur le milieu offensif, dans le positionnement défensif. Gabbia a commis quelques erreurs, Hernández a perdu son homme sur le deuxième but tchèque, personne n’a pu se retourner contre Leao avec une quelconque continuité. Et, mais il s’agit d’un débat plus général, il serait raisonnable d’attendre en moyenne une contribution plus importante de la part des grands joueurs de l’effectif. La voie de gauche, par exemple, continue de fonctionner au courant alternatif. Théo et Léao vivent des semaines entières et lorsqu’ils parviennent à convaincre tout le monde que la vitesse dans laquelle ils se trouvent enfin est la bonne, la prochaine fois ils la mettent en marche arrière. Déroutant, aux yeux des fans qui – depuis quelque temps déjà – sont particulièrement en colère contre Pioli. Les huées d’hier s’adressaient à tout le monde, mais dans les réflexions des Rossoneri, le premier accusé est l’entraîneur, qui génère une phrase largement répandue : cycle terminé, changement inévitable. Le peuple a déjà rendu son verdict, le club ne l’a pas encore fait. Il faut d’abord comprendre l’évolution des deux derniers mois et demi de la saison car il est désormais légitime d’imaginer n’importe quel scénario concernant l’avenir de Pioli. Et pendant ce temps, le paradoxe continue : San Siro continue de se remplir de monde, mais beaucoup sont prêts à siffler.





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