Meloni, ce qu’il y a derrière le voyage à Prague : le premier ministre planche sur le mariage entre le PPE et les conservateurs en vue des européennes

Giorgia Meloni s’envole pour Prague pour rencontrer son homologue tchèque Petr Fiala. Sur le tableau bilatéral de ce 10 mai, il y a évidemment la crise ukrainienne, l’urgence migratoire, les convergences économiques et énergétiques. Mais il y a aussi une question beaucoup plus politique qui doit être soulignée et sur laquelle Meloni travaille, plus ou moins sous le radar, avant même d’arriver au Palazzo Chigi et qui maintenant, un an avant les élections européennes qui se tiendront au printemps prochain, a devenir une priorité : jeter les bases pour faire aboutir le mariage entre le PPE et les Conservateurs, la formation de droite à laquelle appartient le Fdi, ainsi que le Parti Civique Démocrate dont Fiala est le leader et qui voit actuellement dans le Pôles du droit et de la justice, le mouvement dirigé par le Premier ministre Mateusz Morawiecki le plus grand nombre de députés.

L’axe avec les Polonais et les Tchèques

Une perspective tout sauf irréaliste compte tenu du nombre de parlementaires que la Fdi pourrait avoir en un an par rapport aux 9 actuels et que, paradoxalement, l’invasion russe de l’Ukraine a renforcé étant donné que les Polonais et les Tchèques ainsi que les Baltes sont les principaux soutiens de la défense de Kiev ainsi que de l’Italie menée par Meloni et représentent les plus fidèles interprètes de la ligne poursuivie par Washington et Londres. La confirmation est également venue à l’occasion du face-à-face fin avril entre Meloni et le premier ministre britannique Rishi Sunak, qui est aussi le chef des conservateurs qui, avant le Brexit et l’adieu à Strasbourg, étaient les plus conséquents. équipe du groupe des conservateurs.

Les missions en Islande et au Japon

C’est un canevas qui a encore besoin de nombreux threads pour être complété. Mais Meloni a déjà montré qu’il est patient face aux rachats et l’attention portée aux relations internationales en est un élément déterminant. Après Londres et Prague, la première ministre se rendra d’abord à Reykiavjk la semaine prochaine pour le Conseil de l’Europe puis de là elle s’envolera directement pour le Japon où se tiendra le G7 à Hiroshima, au cours duquel le voyage pour les États-Unis en ce moment génériquement indiqué pour fin juin début juillet.

Le Conseil de l’UE fin juin

Toujours fin juin, se tiendra également le Conseil européen, dont le gouvernement italien attend une étape concrète et visible sur la gestion de l’urgence migratoire destinée à croître pendant les mois d’été avec la multiplication des débarquements. En effet, Bruxelles reste le hub décisif. Et pas seulement sur les migrants. La discussion sur les nouvelles règles du pacte de stabilité est à la croisée des chemins alors qu’en attendant on travaille sur le restyling du Pnrr qui devra être examiné par la Commission. Un casse-tête complexe rendu encore plus glissant par l’approche de l’épreuve électorale.

La pièce la plus importante : maintenir le consensus interne

L’attention portée à Bruxelles (la première rencontre avec les dirigeants de l’UE qui vient de prendre ses fonctions au Palazzo Chigi) parallèlement au renforcement des relations avec le PPE dirigé par le Bavarois Manfred Weber et avec la présidente du Parlement européen Roberta Metsola sont quelques-uns des blocs de construction sur lesquels Meloni continue de se concentrer. Le plus important et décisif reste cependant pour le Premier ministre le maintien de l’appel, du consensus interne acquis jusqu’ici, qui voit ses Frères en Italie, selon les sondages, proches des 30%. C’est la condition sine qua non pour pouvoir peser dans les choix présents et surtout futurs sur les tableaux qui comptent.



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