Malgré l’accord de prévention, nous continuons à fumer, boire et manger des aliments malsains


Les objectifs visant à réduire le tabagisme, la consommation d’alcool et l’obésité sont loin d’être atteints. Pour la première fois depuis que le gouvernement a conclu fin 2018 l’accord national de prévention avec soixante-dix organisations de la société civile, l’effet a été largement calculé. Même dans les scénarios les plus optimistes, les objectifs restent loin d’être réalisables.

Il y a plus de cinq ans, Paul Blokhuis, alors secrétaire d’État (Santé publique, Union chrétienne), présentait en grande pompe l’accord de prévention visant à améliorer la santé des Pays-Bas. La déception face à ce qui s’est passé a immédiatement semblé pas il déclarait : pas de taxe sur le sucre, pas d’accises plus élevées sur l’alcool, pas de TVA réduite sur les fruits et légumes. Les mesures antitabac furent les plus sévères : le tabac devint plus cher et plus difficile à obtenir.

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Le calcul du RIVM confirme ce que l’institut de santé avait déjà prédit dans une analyse rapide en 2018 : le 76 pages avec accords Les mesures visant à réduire les maladies liées au mode de vie et à maintenir les coûts des soins de santé dans des limites sont totalement insuffisantes pour réaliser les ambitions. L’objectif en matière d’obésité était d’atteindre un maximum de 38 % des adultes d’ici 2040. Mais au lieu de moins, ce n’est qu’un plus grand nombre de personnes qui deviendront en surpoids. Si les Pays-Bas avaient continué sur la voie actuelle après 2018, 58 % seraient trop lourds en 2040 ; Avec l’accord, ce chiffre ne descendra pas en dessous de 55 pour cent. Le pourcentage d’enfants en surpoids ne diminue également guère.

Fumer et boire

Les accords ont également peu d’effet sur le tabagisme et la consommation d’alcool. En 2040, 10 pour cent fumeront encore, l’objectif étant un maximum de 5 pour cent. Le nombre de buveurs problématiques a également diminué beaucoup moins que prévu : de 9 pour cent à 8 pour cent au lieu de 5 pour cent.

«Pour réduire encore ces chiffres, il faut faire beaucoup plus», déclare Jolanda Boer, chercheuse au RIVM. Pensez à des prix du tabac encore plus élevés ou à une interdiction de la publicité pour les aliments et l’alcool malsains. Il n’est pas surprenant, dit Boer, que les objectifs soient si ambitieux. « Cela peut aider les gens à bouger. Mais pour y parvenir, des mesures plus nombreuses et plus fortes sont nécessaires.»



Le RIVM a calculé trois lignes de tendance. L’une basée sur le maintien sur le même pied, les deux autres prennent en compte les effets de l’Accord de Prévention : dans un scénario optimiste et réaliste. Il est frappant de constater que même le scénario optimiste ne s’écarte guère de la poursuite de la même manière. Et tous les scénarios sont loin des objectifs fixés.

Cela ne veut pas dire que les interventions sont inutiles, dit Boer. Pour elle, l’accord de prévention n’est pas un échec. « Parfois, l’effet d’un rendez-vous est négligeable, mais si vous touchez un grand nombre de personnes, l’impact peut quand même être significatif. » Il est également possible de tirer davantage d’avantages des accords existants si leur portée augmente, par exemple avec les programmes qui aident les gens à arrêter de fumer.

Des accords vagues

Il n’a pas été facile de calculer le résultat de l’accord de prévention. Boer du RIVM : « Nous avons regroupé plus de deux cents accords, car de nombreux accords différents poursuivent le même objectif. » Mais de nombreux accords sont vagues et il n’est pas toujours clair combien de personnes sont touchées par une mesure. « La cohérence des mesures peut renforcer l’effet, mais on peut aussi surestimer un effet parce qu’on touche le même groupe. »

Les chercheurs disposaient parfois de peu de données, provenant par exemple de rapports d’avancement. Ils devaient ensuite tirer les effets, par exemple, de leurs études à l’étranger. Un groupe d’experts a apporté des idées sur les hypothèses des modèles et les différents scénarios. Il existe des incertitudes, mais selon le RIVM, cela ne change rien à l’espoir que les ambitions de l’accord de prévention ne seront pas réalisées.

Les fonds de santé collaborateurs, qui ont cosigné l’accord en 2018, craignent que les mesures actuelles ne fassent qu’augmenter la charge de morbidité aux Pays-Bas. Le tabagisme, la consommation d’alcool et l’obésité sont déjà responsables de 35 000 décès et de 9 milliards de dépenses de santé par an. « Si nous ne nous concentrons pas pleinement sur la prévention, la pression sur les soins de santé ne diminuera pas et cela sera très préjudiciable à notre économie à long terme », écrivent-ils dans une réponse commune au rapport du RIVM. « Une économie vitale dépend d’une population néerlandaise en bonne santé. »

Ces organisations indiquent les mêmes mesures efficaces que le RIVM pour se rapprocher des objectifs : une hausse constante des prix du tabac, moins de points de vente, pas de publicité pour l’alcool là où viennent les enfants, des aliments sains moins chers et une interdiction de la commercialisation d’aliments malsains auprès des enfants.






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