L’institutrice et militante antifasciste, enfermée dans la prison à sécurité maximale de Budapest depuis près d’un an, décrit dans une lettre les conditions inhumaines dans lesquelles elle est contrainte de vivre.


LELe 2 octobre 2023, Ilaria Salis a adressé un mémoire à ses avocats par l’intermédiaire du consulat italien de Budapest. Dans cette lettre, la femme raconte les conditions inhumaines auxquelles elle a été soumise : « Traitée comme une bête, forcée de porter des vêtements sales et des chaussures malodorantes qu’ils m’ont données au commissariat et de porter une paire de bottes à talons aiguilles qui n’étaient pas à ma taille. »

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Ilaria Salis, les conditions inhumaines de prison

Voici quelques-uns des mots écrits par Ilaria Salis, institutrice et militante antifascistequi est incarcéré depuis près d’un an dans la prison de sécurité maximale de Budapest, accusé d’avoir participé au passage à tabac de deux fascistes-nazis lors de la soi-disant Journée d’honneur, une commémoration qui rassemble chaque 11 février des centaines de fidèles d’Hitler à Budapest.

Ilaria Salis est apparue dans la salle d’audience enchaînée, menottée aux poignets et les pieds attachés par des chaînes en cuir avec des cadenas. (ANSA/RAINEWS +++ NPK +++)

La lettre du professeur depuis la cellule

Le procès s’est ouvert le 29 janvier et est également devenu une affaire politique. Sur le bureau du Premier ministre Giorgia Meloni, en effet, il y a une lettre d’un père désespéré qui demande au gouvernement de faire quelque chose après des mois et des mois de silence. Et maintenant, le premier ministre avec le Ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani et le juge Nordio ont entamé des relations diplomatiques avec le président du pays Viktor Orban.

Punaises de lit, souris et cafards

Dans la lettre, témoignage selon lequel les autorités italiennes étaient au courant de la situation de Salis depuis au moins début octobre, la femme décrit un environnement impitoyable : « Je suis restée 5 semaines sans recevoir de draps de rechange ; pendant les 3 premiers mois J’ai été tourmenté par des piqûres de punaises de lit. En plus des punaises de lit, les cellules et les couloirs sont remplis de cafards et des souris rôdent. »

Juste une heure d’air frais par jour

Salis écrit en outre que «ils passent 23 heures par jour dans la cellule car il n’y a qu’une heure d’air frais par jour. Et puis l’humiliation d’être traîné aux audiences, attaché et tenu en laisse par un officier d’escorte, comme le montrent les images qui ont fait le tour de l’Europe et du monde.

L’espoir de mesures alternatives

Lors de l’audience de lundi, Ilaria Salis s’est déclarée innocente : le procès a en tout cas été ajourné àl 24 Mai, la femme restera donc en prison jusqu’à cette date. Salis a rejeté l’accord de plaidoyer à 11 ans de prison proposée par le parquet, une sanction jugée disproportionnée pour une agression qui a causé aux victimes quelques jours de pronostic. L’Italie a convoqué l’ambassadeur de Hongrie à Rome pour exiger des comptes sur les conditions de détention de Salis proposer des mesures alternatives à la prison. L’espoir est de pouvoir purger la peine, si elle arrive, en résidence surveillée.

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