Les Verts, les Socialistes et le CD&V plaident pour des sanctions, le MR freine : la guerre à Gaza sème la division au sein du gouvernement

« L’heure est aux sanctions », déclare Petra De Sutter, vice-Première ministre de Groen. Selon De Sutter, il est clair qu’Israël « ne se soucie pas » de la demande internationale d’un cessez-le-feu. C’est pourquoi elle propose aujourd’hui un certain nombre de sanctions. Si vous ne voulez pas entendre, il vous suffit de ressentir. « Nous ne pouvons plus détourner le regard alors que des enfants sont tués chaque jour à Gaza. »

Les Verts réclament une interdiction d’importer des produits provenant des colonies israéliennes de Cisjordanie occupée. Ils veulent également une interdiction d’entrée pour les « colons violents » et les personnes responsables de crimes de guerre. Au niveau international, notre pays doit, entre autres, insister sur la suspension du traité d’association entre Israël et l’Europe, qui réglemente les échanges commerciaux.

Boycotter

Avec leur appel, les Verts rejoignent la ministre de la Coopération au Développement Caroline Gennez (Vooruit). Le week-end dernier, elle a préconisé un boycott des produits israéliens dans les supermarchés. Les partis de gauche bénéficient du soutien du parti au pouvoir, le CD&V. Les démocrates-chrétiens ont annoncé hier qu’ils étaient, comme les Verts, belges. veulent une interdiction commerciale sur les produits en provenance des territoires occupés.

C’est ainsi que se déroule le débat public à propos de Gaza au gouvernement fédéral. Les libéraux du gouvernement restent prudents à l’égard d’Israël. « Les sanctions ne sont utiles que si elles sont prises au niveau européen ou au-delà », estime la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib (MR).

L’émotion est vive ces derniers jours. Par exemple, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, s’en est pris lundi à la ministre de l’Ecolo, Zakia Khattabi, après qu’elle ait initialement refusé de qualifier le Hamas d’organisation terroriste. Il s’était déjà présenté contre Gennez. « Israël a le droit de se défendre contre le terrorisme. Les sanctions ne sont donc pas une option », souligne Bouchez.

Pont trop loin

Mais comment notre pays doit-il se positionner ? Lundi, le Premier ministre De Croo a critiqué la guerre israélienne à Gaza. « Si l’on bombarde un camp de réfugiés entier avec l’intention d’éliminer un terroriste, je ne pense plus que ce soit proportionné. »

Aux Seize, il semble que la Belgique figure déjà parmi les champions de la paix au niveau européen en appelant à une pause humanitaire dans les combats entre Israël et le Hamas. Pour De Croo, l’imposition de sanctions semble être un pont diplomatique trop loin. Cependant, on parle d’une éventuelle note du ministère des Affaires étrangères à Israël, dans laquelle notre pays exprimerait formellement son mécontentement face à la situation à Gaza.

La question est de savoir si les autres l’accepteront. « Nous ne pouvons pas attendre l’Europe », déclare Sammy Mahdi, président du CD&V. «Les partis qui n’osent pas prendre de sanctions ne devraient pas s’étonner que l’on nous accuse d’appliquer deux poids, deux mesures.»



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