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Le nombre de grandes entreprises américaines qui ne respectent pas les délais pour déposer leurs rapports annuels a augmenté cette année, laissant les investisseurs dans le flou alors que les dirigeants et leurs auditeurs sont aux prises avec des problèmes comptables et des faiblesses dans leurs contrôles financiers.
La précipitation annuelle pour approuver les états financiers a révélé cette semaine des problèmes dans des entreprises allant du géant de la chimie Chemours au fabricant de jouets Mattel.
Chemours, le fabricant du Téflon, a mis jeudi en congé administratif son directeur général et deux des plus hauts responsables financiers, le temps d’enquêter sur les pratiques financières qui pourraient avoir affecté les primes des dirigeants.
Le groupe de produits agricoles Archer Daniels Midland, qui a mis en congé son directeur financier en janvier alors qu’il enquêtait sur les pratiques comptables de son activité d’ingrédients alimentaires, a déclaré vendredi qu’il pourrait lui falloir encore deux semaines pour finaliser ses chiffres audités pour 2023.
Les actions de New York Community Bancorp étaient quant à elles en forte baisse vendredi après que le prêteur régional ait retardé son rapport annuel, affirmant avoir découvert des faiblesses importantes dans les contrôles internes qui guident la manière dont il examine les prêts.
Mattel, l’entreprise de jouets, a déclaré jeudi qu’elle avait également constaté des faiblesses dans ses contrôles internes sur l’information financière et qu’elle aurait besoin de plus de temps pour publier son rapport annuel.
Selon le fournisseur de données AlphaSense, 16 sociétés avec une capitalisation boursière supérieure à 1 milliard de dollars ont déclaré jusqu’à présent cette année qu’elles ne respecteraient pas les délais de dépôt des rapports annuels, soit 60 jours après la fin de l’exercice pour les grandes entreprises. C’est presque le double du nombre de l’année dernière, lorsque neuf entreprises avaient déclaré avoir besoin de plus de temps.
Les auditeurs des grandes entreprises américaines sont tenus non seulement d’approuver les chiffres annuels eux-mêmes, mais également les contrôles internes et les systèmes utilisés par l’entreprise pour les produire. Les régulateurs exigent que les faiblesses de ces contrôles soient clairement signalées aux investisseurs.
Chemours a déclaré qu’elle examinait « une ou plusieurs » faiblesses matérielles potentielles dans ses contrôles internes, ainsi qu’une série d’autres questions, notamment la manière dont les plaintes des lanceurs d’alerte sont traitées et si les hauts dirigeants avaient donné le bon « ton au sommet ».
Outre le directeur général Mark Newman, la société a mis en congé le directeur financier Jonathan Lock et la contrôleure Camela Wisel.
Chemours, issue de Dupont en 2015, a déclaré qu’elle étudiait la manière dont le fonds de roulement était géré et comment cela affectait les paramètres financiers sur lesquels étaient basées les primes des dirigeants. Ses actions ont chuté de 32 pour cent à la nouvelle, effaçant 1,4 milliard de dollars de sa valeur marchande. Vendredi midi, ils s’étaient redressés et étaient en hausse de 3,8 pour cent.