Les bombardements dans quatre pays accroissent la crainte d’une extension de la guerre à Gaza

Les violences militaires en Syrie, en Irak, au Liban et au Yémen le week-end dernier ont encore alimenté les craintes d’une extension de la guerre à Gaza. Israël aurait frappé une voiture au Liban et une maison à Damas, les États-Unis auraient frappé une installation de missiles Houthi au Yémen et des milices pro-iraniennes auraient frappé une base aérienne américaine en Irak.

Michel Maas

Ce type d’attaques rend de plus en plus précaire la situation dans la région. Le New York Times parle d’un « effet domino » menaçant, et le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, qualifie le Moyen-Orient de « poudrière ». Il existe également une menace que l’administration Biden, selon Le Washington Post travaille sur des plans pour une « opération militaire prolongée » contre les Houthis au Yémen, car les bombardements américains et britanniques là-bas ne peuvent pas arrêter les attaques de missiles Houthis contre les cargos dans la mer Rouge.

Les combats à Gaza se poursuivent avec toute leur vigueur dans un contexte de violence croissante. Le nombre de morts palestiniens a dépassé les 25 000. Antonio Guterres accuse Israël de « destruction massive » et de « meurtres de civils à une échelle sans précédent ». S’exprimant lors du sommet du G77+Chine en Ouganda, le secrétaire général de l’ONU a qualifié le meurtre de tant de Palestiniens de « déchirant et absolument inacceptable ».

Guterres soutient un appel mondial visant à résoudre le conflit palestino-israélien en donnant aux Palestiniens leur propre État après la guerre : « Le droit des Palestiniens à leur propre État doit être reconnu par tous. »

« Aucun compromis »

Cette solution à deux États a toutefois été fermement rejetée samedi par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Netanyahu l’a fait juste un jour après une conversation téléphonique avec le président américain Joe Biden. Il a qualifié la création d’un État palestinien de seule solution possible à long terme à un conflit qui dure depuis des décennies.

Les prédécesseurs de Biden et de nombreux dirigeants européens se sont tous prononcés en faveur d’une telle solution à deux États au cours de l’histoire récente. Mais Netanyahu ne veut pas en savoir plus. Sur Pour lui, la Cisjordanie et la bande de Gaza resteront donc sous autorité israélienne.

Voiture explosée

Israël a mené de nouvelles attaques à travers Gaza samedi et dimanche, affirmant avoir tué 15 combattants du Hamas. Au total, environ un tiers des 30 000 hommes du Hamas ont été neutralisés depuis le 7 octobre.

L’explosion de la voiture au Liban et de la maison à Damas, la capitale syrienne, serait également l’œuvre d’Israël – qui lui-même ne fait aucun commentaire à ce sujet. Deux combattants du Hezbollah, qui attaque Israël depuis le Liban, se trouveraient à bord de la voiture qui a explosé. Selon les Gardiens de la révolution iraniens, cinq « conseillers militaires » iraniens et un nombre indéterminé de soldats syriens ont été tués dans la maison de Damas.

Une milice soutenue par l’Iran a à son tour tiré samedi des roquettes sur la base aérienne américano-irakienne d’al-Asad en Irak. Selon des sources militaires américaines, deux des dix-sept roquettes ont atteint leur cible et au moins deux soldats américains ont été blessés. Depuis le début de la guerre à Gaza, 140 attaques auraient été menées contre des cibles américaines en Irak et en Syrie.

Samedi, les Américains ont eux-mêmes tiré un autre missile sur une cible au Yémen. Les États-Unis ont rapporté plus tard la destruction d’un missile que les Houthis avaient tenté de tirer sur un cargo. Les Houthis ont promis de poursuivre leurs bombardements jusqu’à ce qu’Israël cesse ses attaques à Gaza.



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