Les agriculteurs protestent partout, mais que faut-il faire différemment exactement ? Et le « jour limite des transferts » maintient le football belge sous le charme

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Pieter Gordts

Bonjour cher lecteur,

Il n’y a pas d’échappatoire : aucun sujet n’a autant marqué la semaine dernière que les protestations des agriculteurs. Ils sont venus du reste de l’Europe la semaine dernière et bloquent nos autoroutes et nos centres de distribution avec des tracteurs depuis une semaine maintenant. L’objectif : le sommet européen qui aura lieu dans notre pays cette semaine. Ce qui semble étrange à première vue, puisque l’Union européenne donne beaucoup d’argent aux agriculteurs. Même si le soutien du public aux agriculteurs est en fait assez fort, des frustrations bouillonnent progressivement, par exemple parmi les militants pour le climat qui se demandent pourquoi ils sont arrêtés beaucoup plus rapidement que les agriculteurs lors des manifestations.

C’est aussi une étrange protestation. En raison de l’absence d’un ensemble formel de revendications, on ne sait pas pourquoi tant d’agriculteurs descendent désormais dans la rue. Même si le dernier Rapport sur l’agriculture montre que tous les agriculteurs n’ont pas de difficultés à joindre les deux bouts (et donc tous ne participent pas aux manifestations), l’analyse de fond semble être partagée : l’agriculteur gagne trop peu. Par ailleurs, l’élevage aura certainement du mal à lutter contre le changement climatique. Après des années de production plus intensive et plus intense – avec succès, comme le souligne au passage cette interview de la journaliste allemande Ulrike Herrmann – ils doivent soudainement changer d’approche.

Cependant, il n’est pas clair comment les choses devraient être faites différemment. Et l’attention ne devrait-elle pas s’étendre au-delà de l’Europe, en s’intéressant par exemple également aux multinationales qui importent des matières premières alimentaires bon marché et impossibles à concurrencer ? Des questions sur lesquelles, par exemple, la Commission européenne étudie actuellement dans le cadre d’un « dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture ». On espère que les agriculteurs ne deviendront pas une excuse pour ignorer le sujet, ce qui arrive souvent dans les dossiers sensibles. Cela a également été le cas du rapport d’expert sur l’avortement de cette législature (jusqu’à ce que ce débat soit relancé de manière inattendue la semaine dernière).

De plus, la pandémie nous a appris qu’il peut y avoir un espace considérable entre un rapport d’expert et la décision politique finale prise sur la base de ce rapport. C’est autorisé, pour être clair. Même si cela est parfois atroce, comme dans le dossier du financement des partis : malgré un rapport d’expert et les promesses contenues dans l’accord de coalition, les partis politiques n’ont pas osé aborder cette question dans leurs propres allocations.

Enfin, ce sera une journée difficile pour de nombreux fans de football d’être productifs, car les dernières mises à jour sur les transferts demandent de l’attention. Après tout, c’est aujourd’hui le « jour limite des transferts », un jour qui souligne l’absurdité du football en tant que secteur économique. Pour le club le plus rentable du monde, le Real Madrid, les prix ou les transferts ne sont pas le facteur décisif pour rendre les comptes annuels verts. C’est le cas des clubs belges, pour qui des transferts comme ceux d’Arthur Vermeeren (vers l’Atlético Madrid) ou celui d’Antonio Nusa (à gauche) font toute la différence.

Bonne lecture!

Pieter Gordts



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