L’Italie « est le seul pays de la zone euro dans lequel les dépenses publiques consacrées aux intérêts de la dette sont presque équivalentes à celles consacrées à l’éducation ». C’est ce qu’a souligné le gouverneur de la Banque d’Italie, Fabio Panetta, devant le public de la réunion de Rimini. Une alarme du banquier central qui trouve une représentation plastique à deux chiffres : les dépenses de l’Italie pour l’éducation en 2022 étaient d’environ 79 milliards d’euros tandis que les dépenses en intérêts à payer par les administrations publiques en 2022 étaient de 82,9 milliards d’euros (dernières données disponibles, source Istat ).

Comparaison avec d’autres pays

Et la comparaison sur l’investissement dans l’éducation pour l’Italie n’est pas flatteuse si on la compare à d’autres pays. En 2020, les pays de l’OCDE, selon un rapport 2023 établi sur la base des dernières données disponibles, ont alloué en moyenne 5,1 % du PIB et 10 % de leurs dépenses publiques aux systèmes d’éducation et de formation. L’Italie est en retard, même par rapport aux autres grands États européens, avec seulement 4,2 % du PIB et 7 % des dépenses publiques allouées à l’éducation. L’écart est particulièrement accentué dans les ressources allouées à l’enseignement supérieur, selon ce qui ressort des données retravaillées par la Bolton Hope Foundation, tirées du rapport Regards sur l’éducation de l’OCDE 2023 pour cadrer la situation de l’Italie par rapport aux moyennes nationales de l’OCDE et de l’UE. .

Dépenses par étudiant

Les dépenses par étudiant s’élèvent à 11 400 dollars américains en Italie, contre une moyenne de 12 600 dollars pour l’OCDE. Cela indique une moindre disponibilité de ressources financières pour les étudiants et les établissements d’enseignement par rapport aux autres pays de l’OCDE. De nombreux États européens, comme la Suède et le Danemark, investissent une part nettement plus élevée de leur PIB dans l’éducation, souvent supérieure à 6 %. En France, le pourcentage du PIB alloué à l’éducation est de 5,5%. En Allemagne, 4,6%, au Royaume-Uni 6,3%, dans l’UE 25, 4,5%.

Le retard de l’Italie

En outre, en moyenne, en Europe et dans les pays de l’OCDE, environ 40 % des adultes âgés de 25 à 64 ans ont atteint un niveau d’éducation supérieur. Le reste de la population adulte est divisé entre 40 à 45 % qui ont obtenu au moins un diplôme d’études secondaires (ou une autre qualification équivalente) et 15 à 20 % restants qui ont terminé leurs études plus tôt. L’Italie est clairement en retard sur ces chiffres. En comparaison avec d’autres pays, les Belges apparaissent négativement dans l’enseignement supérieur : seulement 20 % des diplômés, soit le pire résultat avec la Roumanie (21 %), le Mexique (21 %), l’Argentine (25 %), le Costa Rica (25 % ), Turquie (25%). Le pourcentage d’adultes ayant arrêté leurs études avant d’obtenir leur diplôme d’études secondaires (37 %) est également parmi les pires. En Europe, seul le Portugal est pire (40%).

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