Le syndrome de Snapchat touche environ 80 % des jeunes de 13 ans. Que fait-on pour enrayer le problème ?


La Snapchat Syndrome est un problème qui touche particulièrement les nouvelles générationsle plus plongé dans la vie sur les réseaux sociaux, de TikTok à Snapchat. Un problème mentionné dans le le journal Wall Street commencé à parler dès 2019 et qu’il a augmenté de façon exponentielle, comme le révèlent les dernières données, au cours des deux années de la pandémie. Le résultat est ce que les experts appellent « dismorfia », un problème d’acceptation de soi, surtout chez préadolescents, provoque des canons esthétiques dominants sur les réseaux sociaux.

Dysmorfie de Snapchat : les réseaux sociaux minent l’acceptation de soi

Comme le dénoncent de nombreux psychologues, la La dysmorfie de Snapchat est une pathologie qui fait partie du trouble obsessionnel compulsif et des troubles apparentés et conduit à une constante vous soucier de vous-même ou d’une partie de votre corps jugée imparfaite.

@kyliejenner Instagram

Le problème est la réaction : il n’y a aucune envie de recourir à la chirurgie esthétique pour s’améliorer en ressemblant à l’image que les filtres sociaux donnent de nous, ni pour s’inquiéter d’un défaut. Le problème va beaucoup plus loin, car lele défaut apparent est considéré comme inacceptable, voire déformé, au point de porter atteinte à la sérénité quotidienne et à la vision proria dans le miroir, ainsi qu’en société.

Les jeunes perdent complètement la vision globale d’eux-mêmes, en viennent à se sentir au centre de l’attention négative des autres, qui en réalité n’existe pas. Entraînant souvent l’auto-isolement.

Le cas de la société Lush, retirée des réseaux sociaux en signe de prise de conscience

L’alarme Snapchat Syndrome a également été réitérée fin 2021, en novembre pour être précis, lorsque Lush, le géant vert des cosmétiques, a décidé contre toute attente d’abandonner tous les canaux sociaux.

L’entreprise elle n’avait plus envie de poursuivre une communication basée sur la satisfaction des besoins esthétiques des réseaux sociaux au détriment de la santé, y compris la santé mentale, des followers.

La plainte est venue de l’entreprise de cosmétiques lorsque certaines photos publiées sur Instagram n’ont pas été approuvées ou pénalisées par les algorithmes de la plateforme car jugées trop « moches », « rugueuses » et en général « moins attirantes ».

Alors : « Soyez ailleurs », peut-on lire en grosses lettres en ouvrant le profil Instagram @lush_italia. Un geste fort, l’un des plus forts, à ce jour, dans le monde de la cosmétique.

Syndrome de Snapchat : la Norvège prend parti contre la beauté trop filtrée

La Norvège est le premier État à prendre une position très claire sur le syndrome de Snapchat.

Évolution de la beauté : les tendances de 2000 à aujourd'hui

Évolution de la beauté : les tendances de 2000 à aujourd'hui

L’été dernier c’était a approuvé un amendement à la loi sur le marketing qui touche principalement les influenceurs et les annonceurs en les obligeant à déclarer l’utilisation éventuelle de filtres photo et de campagnes de beauté, dans le but de ne pas nourrir des attentes irréelles de perfection qui fragilisent l’équilibre des nouvelles générations.

Une mesure similaire a également été prise par le Royaume-Uni qui, soutenant la campagne de la maquilleuse et influenceuse « body positive » Sasha Pallari, a explicitement invité le monde de la beauté à ne pas utiliser de filtres qui exagèrent l’effet positif des produits.

Des marques de beauté qui prônent plus de vraie beauté

La lutte contre les canons esthétiques dominants est maintenant un engagement efficace auprès des diverses réalités du monde cosmétique et pour de nombreux entrepreneurs de beauté.

À partir de Huda Cattan avec son Huda Beautétoujours voué à l’inclusivité, un Rihanna avec Fenty Beauté qui fait un manifeste de la beauté pour tous, en passant par Clés d’Alicia qui vit sans maquillage depuis des années et pour sa ligne de cosmétiques Clés Soulcare cela paraît toujours naturel.

Autant de marques, qui portent cet engagement depuis un certain temps. Parmi les précurseurs Où est-cequi soutient le Projet d’estime de soi Dove et a récemment lancé une campagne thématique : #nodigitaldistortion, soulignant qu’aujourd’hui 80% des jeunes de 13 ans ont une image déformée de leur apparence physique à cause de la communication en ligne, minant ainsi leur confiance en eux.

Pinterest fait aussi le sien

Enfin, Pinterest a également fait le sien. En fait, à partir du 1er juillet 2021, il a mis à jour les politiques interdire la publication d’annonces sur la perte de poids, les phrases qui dénigrent certains types de corps et les références à sa physicalité. Vers une nouvelle vision de la beauté, peut-être vraiment possible.

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