Le supermarché de quartier Stuyvesantplein existe depuis 100 ans : "Ne le fais pas, disaient mes parents"

Têtu, têtu et surtout persévérant. Les ingrédients qui, selon René van der Wijden (62 ans), sont nécessaires pour faire d’une petite épicerie un succès. Le magasin est dans sa famille depuis cent ans. Avec NH News, il revient sur le passé, sachant que la pérennité du supermarché de quartier populaire ne tient qu’à un fil.

Grand-mère Hoes et grand-père Van der Wijden en 1923 devant leur nouveau magasin. – Collection privée

Aucun visiteur de magasin ne peut le manquer : le supermarché de quartier Coop Van der Wijden au coin de la Stuyvesantplein à Haarlem-Noord fêtera bientôt son 100e anniversaire. De vieilles photos en noir et blanc avec la date du 16 février 1923 sont collées sur le tableau où les offres sont normalement annoncées.

Sur l’une des photos, grand-mère Hoes se tient derrière le comptoir. C’est elle qui, avec son tout nouveau mari Tom van der Wijden, a ouvert le 16 février la cinquième succursale de l’entreprise familiale Haarlem Hoes à Frans Halsstraat 37. « Ma grand-mère est issue d’une vraie famille d’entrepreneurs. Elle a épousé mon grand-père une semaine avant l’ouverture », raconte son petit-fils René. Il est propriétaire du magasin franchisé depuis 1995.

(Le texte continue sous la photo)

Annonce de l’ouverture en 1923 – Collection particulière

Ses grands-parents se sont installés au 11 Stuyvesantplein via Frans Halsstraat, Schoterweg et Voorduinstraat en 1939. Pendant la guerre, le magasin a joué un rôle important dans la distribution de nourriture. « Je n’ai jamais entendu parler de ces années de guerre par mes grands-parents. Ce sont mes clients qui viennent me voir avec des histoires spéciales. »

Bouteille cassée

René fouille dans le sac plastique avec les vieilles photos sur la table devant lui. Il cherche et trouve la photo des années de guerre sur laquelle toutes sortes de personnes se tiennent devant la boutique. « Un client plus âgé m’a raconté un incident avec de l’huile. Tout était alors rationné. Chacun devait apporter son verre ou sa bouteille et mon grand-père versait un peu d’huile de derrière le comptoir. »

« De même avec une dame. Quand elle s’est éloignée, elle a laissé tomber la bouteille. Cassée. Mon grand-père a pris une autre bouteille et s’est assuré que tout le monde dans la file versait un peu de son huile dans la bouteille de la femme, afin qu’ils puissent encore venir. à la maison avec de l’huile.

(Le texte continue sous la photo)

Grand-mère Hoes derrière le comptoir. – Collection privée

René lui-même se souvient encore comment il livrait des commandes avec son grand-père quand il était petit garçon. Son père avait déjà repris la boutique, mais son grand-père apportait les courses aux clients. Bien sûr, il y avait toujours un travail à faire quand il rentrait de l’école, mais ses parents n’avaient jamais pensé qu’il reprendrait le supermarché du quartier.

« Pas du tout. Comme mes grands-parents l’avaient dit à mon père, ils m’ont dit : ne fais pas ça », s’amuse René. « Ils savaient mieux que quiconque que vous travaillez toujours avec votre propre entreprise. Surtout si vous vivez également au-dessus. »

(Le texte continue sous la photo)

René van der Wijden et deux de ses fidèles employés – NH Nieuws/Elizabeth Stilma

Néanmoins, après avoir obtenu son diplôme d’études pré-universitaires, il a commencé à travailler pour son père afin d’assumer petit à petit de plus en plus de responsabilités. Dans les années 1970 et 1980, son père se fait régulièrement dire par la municipalité que l’entreprise est trop petite.

Lorsque l’immeuble d’angle à côté de lui, où se trouvait une pharmacie, fut mis en vente, son père l’acheta aussitôt. « La municipalité a dit si souvent à mon père que son magasin n’avait pas d’avenir parce qu’il était trop petit. Alors mon père s’est dit : alors je vais m’agrandir. »

Après que le numéro dix ait également été proposé à la vente, son père n’a pas hésité un instant. Et plus tard, il a construit l’entrepôt actuel derrière le magasin. En 1995, alors que René vient de prendre la relève, on parle même d’un nouveau bâtiment, mais ce projet est annulé à la dernière minute.

« C’est un bel endroit, mais c’est quand même une petite boutique »

René van der Wijden, propriétaire du supermarché de quartier

René a parfois cherché plus loin dans un nouveau lieu. L’ancien poste de police de la Marnixstraat et même l’école primaire de Wilgenhoekje étaient une possibilité. Mais cela s’est avéré impossible. « C’est un bel endroit, mais c’est quand même une petite boutique. »

(Le texte continue sous la photo)

Dans les années de guerre devant le supermarché du quartier en ligne pour la nourriture. – Collection privée

Pendant des années, il s’est amusé à diriger le magasin, qui avait aussi une fonction sociale. De nombreux enfants du quartier y ont trouvé leur premier emploi le samedi. « Je pense que nous avions un total de quatre-vingts employés. » Pourtant, il caressait l’idée que cela faisait du bien depuis un certain temps. Il n’a pas de successeurs, donc il veut tout vendre après le centième anniversaire. L’année dernière, il avait le choix entre différents acheteurs.

Jusqu’à ce que la guerre éclate en Ukraine. « Depuis, les coûts de conversion nécessaires pour moderniser le magasin ont augmenté de cinquante pour cent. Et les acheteurs potentiels abandonnent un à un. » Il espère une bonne solution pour ses cinq employés permanents et fidèles qui étaient déjà employés par son père. « Le contrat avec la Coop expire en août. Nous devons avoir une solution d’ici là. »

Garde-manger

Van der Wijden étudie maintenant diverses options, car il reste peu de temps. Par exemple, il parle à un promoteur de projet, mais il étudie également les options de location. « Une fois la destination devenue résidentielle, il n’y aura plus jamais de commerce dans l’immeuble d’angle. Et ce serait bien dommage. »

En effet, car pour les nombreux clients, l’entreprise familiale centenaire est comme le garde-manger qu’ils visitent parfois plusieurs fois par jour. « L’entreprise ne restera pas dans la famille, mais quelqu’un qui aimerait tenir une boutique. Ce serait bien ».

Mais quel que soit l’avenir, il célébrera d’abord le 100e anniversaire de sa boutique familiale le 16 février. Et René en est fier.



ttn-fr-55