Le risque de passer par là "mauvais grands-parents" oblige de nombreuses personnes âgées à accomplir une corvée quotidienne et à faire de nombreux sacrifices…


Antonella Baccaro (photo de Carlo Furgeri Gilbert)

« LELe groupe italien, où est le groupe italien ? La gentille demoiselle qui sollicite notre signe de vie dans le salon illuminé du bateau de croisière glissant sur le Danube sera déçue. Le groupe italien est là mais il est le moins nombreux, même s’il reste parmi les plus bruyants..

Espagnols, Français, Américains et même Sud-Américains occupent la plupart des canapés, buvant comme s’il n’y avait pas de lendemain. Et il est immédiatement clair pour nous, Italiens, que il y a quelque chose qui ne colle pas si nous sommes les seuls moins de soixante ans du groupehors couples en lune de miel, certains enfants uniques « déportés » par leurs mères et l’équipage qui ont en moyenne vingt ans.

Que nos compatriotes n’aiment pas le Danube ou que ce soit l’humidité de novembre qui les ait intimidés, nous sommes d’accord sur le fait que lors de nos croisières estivales, les retraités italiens étaient certainement présents. Comment oublier le claquement de leurs genoux au vingtième virage ? Ou l’enthousiasme immuable avec lequel ils ont accueilli les premières notes de « O sole mio » au karaoké ?

Le plus intelligent d’entre nous, Alessandro, a sa propre théorie sur l’endroit où ils se sont retrouvés. Il le débite à table, le deuxième jour de navigation et au troisième verre de rouge : «Je parie qu’ils sont tous grands-parents pendant que leurs parents travaillent. La croisière n’a lieu qu’en été. Avec les petits-enfants…».

Mais comment as-tu pu ne pas y penser ? Peut-être que j’ai été induit en erreur par la série télévisée Tromperiedans lequel une superbe sexagénaire, interprétée par Monica Guerritore, se livre à une liaison passionnée avec un jeune homme. Et à la place, rien que des embrassades ardentes dans la baignoire avec l’amant, tout au plus nos sexagénaires pourraient-ils se faire passer pour le film Douze ans d’esclave.

Grands-parents avec leur petite-fille (photo Getty Images).

Car, s’il est vrai que notre société s’empresse d’attacher le stigmate de « mauvaise mère » à celles qui assument ce rôle à contrecœur, le risque d’être perçu comme de « mauvais grands-parents » oblige également de nombreuses personnes âgées à accomplir une corvée quotidienne et à faire de nombreux sacrifices. Je recommande à tous de les regarder Tromperieoù la nationale Monica abandonne tout le groupe familial qui la tourmente pour suivre son petit ami. Encore moins vous suffit. Commencez par un slogan : « Assez avec grand-père Libero. Libérons les grands-parents. »

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