« Le projet du Cabinet de ne pas exécuter les peines de prison mine la position du juge »


Le Conseil de la Justice avertit que le gouvernement viole l’autorité du juge en n’exécutant pas les peines imposées par le juge. Le Conseil craint également les inégalités juridiques. Le président Henk Naves n’est pas d’accord avec cela CNRC en réponse à la solution que le gouvernement a choisie pour les problèmes du système pénitentiaire.

Les prisons néerlandaises accueillaient en moyenne environ neuf mille détenus cette année. Le ministre sortant de la Protection juridique Franc Weerwind (D66) a annoncé fin novembre que la capacité d’accueil des prisons était insuffisante en raison du manque de personnel à l’Agence des institutions judiciaires (DJI). Il n’est plus possible de placer tous les condamnés dans une cellule. C’est pourquoi les « auto-reporters » ne sont temporairement pas appelés : des condamnés qui peuvent attendre librement leur peine de prison. Selon le ministère, cela concernera 670 personnes jusqu’à fin mars.

Faute de personnel, il n’est plus possible de placer tous les condamnés dans une cellule

Dans sa lettre au Parlement, le ministre annonce également des mesures plus ambitieuses. Il travaille par exemple sur un projet permettant aux criminels condamnés à un an de prison maximum de purger une partie de leur peine à domicile, avec un bracelet à la cheville. Et bien que le ministre ne l’ait pas encore rendu public, selon le Conseil, il est également prévu de ne plus toujours mettre en œuvre la détention alternative – en cas de non-paiement d’une amende ou d’accomplissement de travaux d’intérêt général.

Le Conseil, l’administration des cours et tribunaux, souligne que les juges choisissent très consciemment une peine particulière. « Si la décision du juge est falsifiée, cela peut nuire à l’autorité et à la crédibilité du pouvoir judiciaire », explique Naves. « Dans la société, l’idée peut aussi surgir que la punition infligée n’est pas la punition réelle et qu’en pratique elle n’est pas trop mauvaise. »

Le président met également en garde contre la création d’inégalités juridiques si le gouvernement persiste dans son intention de ne plus imposer de détention alternative en cas de non-paiement d’amendes d’un certain montant. « Il est inexplicable qu’une personne dont l’amende est tout simplement trop élevée doive s’asseoir s’il ne paie pas, mais qu’une autre personne dont l’amende est légèrement inférieure ne le fasse pas. »

« Créer une marge de manœuvre »

Remplacer les peines de prison par une détention électronique avec un bracelet à la cheville et ne pas procéder à des détentions alternatives nécessitent une modification de la loi. Naves souligne que dans le passé, des tentatives ont été faites, sans succès, pour donner plus d’espace au DJI afin de déterminer lui-même comment les sanctions sont mises en œuvre. «Je pense que le problème aigu du manque de personnel est désormais utilisé pour créer la marge de manœuvre souhaitée.»

Naves ne voit aucun rôle pour le pouvoir judiciaire dans la résolution du problème de capacité du système pénitentiaire. Il souligne que la tâche principale du juge est de prononcer une peine adaptée au crime commis, à l’auteur et aux victimes. « Cela ne veut pas dire qu’un juge pense : ‘Il y a trop peu de personnel pénitentiaire, nous faisons simplement les choses différemment’. » Il n’exclut toutefois pas que les juges puissent être guidés par des problèmes de capacité dans la pratique. Cela se produit déjà dans le droit de la jeunesse en raison des longues listes d’attente pour un traitement.

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