Le premier film du designer iranien utilise des dessins basiques en noir et blanc et de l’ironie pour dénoncer le fondamentalisme religieux


P.ERSÉPOLIS
Taper: autofiction animée
Par Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud. Avec les voix (en édition originale) de Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Danielle Darrieux

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Méritoirement réédité (et restauré) par la Cineteca di Bologna pour le « Cinéma redécouvert », P.ersépolisle premier film du designer français d’origine iranienne, est un roman d’initiation très personnel qui exploite le sens de l’ellipse et de l’ironie pour offrir une image synthétique et très humaine de l’un des grands drames du XXe siècle, le fondamentalisme religieux.

Portant à l’écran, avec le dessinateur et réalisateur Vincent Paronnaud, les quatre tomes de bandes dessinées qui l’ont fait connaître dans le monde entier, Satrapi choisit de ne pas trahir le design quelque peu naïf qui l’a rendue célèbre et de tout concentrer sur une animation non seulement en deux dimensions (dans les années de tridimensionnalité dominante), mais presque entièrement en noir et blanc (seules quelques scènes de l’aéroport de Paris sont en couleurs, sorte d’hommage au pays). qui l’héberge aujourd’hui).

Une scène de « Persépolis » de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (© Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud).

L’effet est celui d’un voyage sain dans la beauté graphique et la chaleur des sentiments et la force spontanée et « innocente » que Marjane sait opposer aux totalitarismes de tous bords (religieux en Iran, culturel à Vienne) trouve dans la ligne apparemment élémentaire le meilleur moyen d’atteindre le cœur du spectateur.

Pour ceux qui ne veulent pas oublier le sort des femmes en Iran.

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