Le PPE regarde à droite et compte sur les élections européennes : un green deal oui, mais sans idéologie

Une affiche pour tendre la main droite, en signe d’un « Pacte vert » affaibli, de soutien aux protestations de tracteurs et la relance des politiques de sécurité. Le Parti populaire européen prépare dans cet objectif le congrès de deux jours qui, à Bucarest, verra non seulement l’approbation du manifeste pour la campagne pour les élections européennes mais aussi et surtout l’investiture d’Ursula von der Leyen. comme candidat à la Commission européenne.

Elections européennes et congrès du PSE conclu à Rome

La possible vague de droite et de souverainistes

Plus de 80 partis nationaux, venant de 44 pays différents, seront réunis à Romexpo, dans la capitale de Roumanie. Et la délégation de Forza Italia sera nombreuse, conduite par le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani et avec la présence, entre autres, des chefs de groupe à la Chambre et au Sénat, Paolo Barelli et Maurizio Gasparri. Le EPI se prépare à l’éventuelle vague de droite et de souverainistes sur la base d’un fait : le groupe Popolari, selon les sondages, restera durablement le plus grand de l’Eurochambre. C’est là qu’est née la stratégie du président Manfred Weber : agir comme un pôle d’attraction pour les partis qui, en partant de la droite, s’apprêtent à soutenir von der Leyen tant au Conseil européen qu’à Strasbourg. Et il y a un parti qui, plus que tout autre, répond à cette identité : les Frères d’Italie.

Les exclus du dialogue

C’est vers eux, comme vers les partis frères en Suède ou en République tchèque, que Weber se tourne. Toutes les formations conservatrices et réformistes ne feront pas l’objet de dialogue. Les Polonais du Pis, vaincus par le parti populaire, ne seront pas Donald Tusk aux dernières élections à Varsovie. Viktor Orban et son Fidesz ne le peuvent certainement pas. Le dialogue entre la droite et le PPE ne peut en effet ignorer le soutien à une UE, à une Ukraine et à un État de droit plus forts. Et qui sait si le sujet n’était pas au centre de la rencontre à Bruxelles entre la présidente du PE Roberta Metsola et l’homme qui a longtemps été l’agent de liaison avec l’Europe au sein du gouvernement, Raffaele Fitto.

Un consensus évident pour von der Leyen

Dans les rangs du PPE, il n’est également pas exclu que le groupe ECR du futur soit très différent de celui du passé. Et quelques bouleversements – voir le restylage modéré mis en œuvre par Marine Le Pen – cela pourrait aussi concerner le groupe Id, dans lequel la Ligue reste néanmoins de fermes opposants à von der Leyen. Le président de la commission sortante s’exprimera jeudi après les chefs d’État et de gouvernement du PPE (15, dont des pays de l’UE et des pays tiers), le discours de Metsola et le vote du congrès. Un vote qui s’annonce évident : seules la délégation française des Républicains et celle slovène se sont prononcées contre une reconfirmation de von der Leyen.

« Modèle rwandais » sur les migrants

Entre-temps, le PPE présentera dès mercredi son manifeste intitulé : « Notre Europe, une maison sûre et belle pour les citoyens ». Sûr avant tout. A tel point que dans le chapitre sur les migrants, le PPE semble s’inspirer de l’accord Italie-Albanie ou du « modèle rwandais » forgé par le gouvernement britannique. «Toute personne demandant l’asile dans l’UE pourrait également être transférée vers un pays tiers sûr et se soumettre à la procédure d’asile. En cas de résultat positif, il restera dans le pays tiers » ; lit-on dans le texte, qui vise également à renforcer le rôle de Frontex, également en matière de rapatriements.



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