Le Parlement flamand veut plus de clarté sur les contacts chinois de Filip Dewinter (Vlaams Belang)


La commission déontologique du Parlement flamand souhaite obtenir davantage d’informations sur le rapport de la Sûreté de l’État qui existerait concernant une livraison de masques au député du Vlaams Belang Filip Dewinter via des intermédiaires chinois. D’ici là, la plainte de Mieke Schauvliege (Groen) ne sera pas traitée davantage.

REGARDER. Filip Dewinter a été discrédité pour la livraison de 10 000 masques en 2020

Le dossier a été discuté pour la première fois à la Commission jeudi. Cette réunion aurait duré une heure et aurait principalement dû décider si la plainte de Schauvliege était recevable ou non. Mais le comité n’a pas encore pu prendre cette décision. Elle souhaite d’abord répondre à deux questions : existe-t-il réellement un rapport de la Sûreté de l’État sur cette affaire, et la commission peut-elle consulter ce rapport ? Jusqu’à présent, le Parlement flamand devait se contenter des informations parues dans les médias sur cette affaire.

De quoi s’agit-il ?

Le député flamand Filip Dewinter aurait organisé en 2020 une livraison de 10.000 masques avec l’espion chinois Shao Changchun. Cela ressort clairement d’une note des services de sécurité sur l’ingérence chinoise. En pleine crise du coronavirus, les gouvernements pouvaient difficilement se procurer des masques buccaux, mais Dewinter a déclaré qu’il avait obtenu gratuitement dix mille pièces ainsi que des combinaisons de protection grâce à ses « contacts en Chine et en Russie ». Le département anversois du Vlaams Belang a également distribué ces masques gratuitement.

Selon les services de sécurité, Dewinter aurait conclu cet accord par l’intermédiaire de l’espion chinois Shao Changchun, expulsé de notre pays fin 2017 pour espionnage. En 2018, il est apparu que Dewinter avait fourni de nombreuses années de services à Changchun. Mais le leader du Vlaams Belang nie avoir encore eu des contacts avec l’espion chinois après 2018.

Shao Changchun © RV

Si la plainte est recevable, la commission déontologique peut entendre les personnes impliquées – comme Schauvliege et Dewinter – et décider ensuite des conséquences possibles. Selon le règlement, le comité a jusqu’au 3 mars pour le faire.

Le comité d’éthique peut en principe blâmer Dewinter. Une telle réprimande officielle n’a pas de conséquences concrètes, mais elle est tout à fait exceptionnelle. La dernière date de 2005, lorsque le libéral Jaak Gabriëls avait été accusé d’avoir demandé à la Société flamande du logement de donner la priorité à une famille de Bree lors de l’attribution d’un logement social. La commission déontologique a ensuite traité des plaintes contre John Crombez, alors président du SP.A, en 2015, et contre le député N-VA Kris Van Dijck en 2019. La plainte contre ce dernier s’est avérée irrecevable et Crombez a ensuite déposé, selon le comité ne s’est encore pas trompé en engageant un juge des enfants sur un dossier de violences conjugales.



ttn-fr-3