Le monde en « territoire inconnu » après des records de chaleur, déclare le chef de l’organisme climatique de l’ONU

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Les températures record de l’année dernière ont plongé le monde dans un « territoire inconnu », a déclaré le chef de l’organisme scientifique du climat de l’ONU, après que la référence critique de 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels ait été dépassée l’année dernière.

Jim Skea, qui a pris en juillet dernier la présidence du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, s’est dit « surpris, dans un sens », que la température moyenne mondiale ait dépassé l’année dernière le seuil de 1,5 °C fixé dans l’accord de Paris.

« L’année dernière a vraiment été beaucoup plus rapide que ce à quoi nous nous attendions tous », a déclaré Skea au public lors de la conférence FT Climate Capital Live à Londres. « Cela peut en partie s’expliquer par le début d’un cycle El Niño, qui fera monter un peu les températures. Mais c’était quand même inattendu. . . il faut davantage de données scientifiques pour comprendre pourquoi 2023 a été une année si particulière.

El Niño, un effet de réchauffement cyclique dans l’océan Pacifique, est associé à des températures plus élevées et à des conditions plus humides qui peuvent causer des ravages sur les matières premières et les chaînes d’approvisionnement. L’année dernière, le phénomène météorologique a perturbé les rendements des cultures dans des puissances agricoles comme le Brésil.

On pense que cela a contribué pour la première fois à une augmentation des températures mondiales moyennes de plus de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels sur une période de 12 mois.

Cependant, Skea a noté que le dépassement d’un an ne signifiait pas un non-respect du seuil de 1,5°C fixé dans l’accord de Paris, qui fait référence par convention à l’augmentation moyenne de la température sur deux décennies.

Skea a réitéré son point de vue selon lequel la probabilité de maintenir la température à 1,5°C avait diminué.

Sous sa direction, a-t-il déclaré, le GIEC aurait pour objectif de produire des rapports plus stricts, qui seront utilisés par les gouvernements pour façonner leurs politiques, y compris un rapport spécial en cours sur les effets du changement climatique sur les villes.