Le monde de la justice choqué par le scandale de fraude impliquant de hauts magistrats de Flandre occidentale : « C’est terriblement honteux »


Consterné, choqué, honteux. Avocats et magistrats, ils sont tous à court de mots. Un scandale de fraude aux examens au sein du Conseil suprême de la justice provoque une onde de choc dans le système judiciaire.

Bruno Struys

« Si un magistrat est discrédité pour une chose pareille, ce n’est pas seulement désastreux pour lui, mais pour le système judiciaire dans son ensemble. Il faut être incorruptible, surtout en tant que membre de la Cour suprême», déclare Christian Denoyelle, juge des enfants d’Anvers et ancien président du Conseil suprême de la justice. « Cela m’a vraiment empêché de dormir la nuit dernière. »

La Cour Suprême supervise le fonctionnement du pouvoir judiciaire en Belgique. Par exemple, la commission d’enquête sur les abus au Parlement attend un rapport important de la Cour suprême sur l’opération Kelk. Les premiers mots sur le site Internet de la Cour suprême sont : « Opinion indépendante. Des conseils objectifs. Cela semble ironique à la lumière de l’actualité de dimanche soir. Ensuite, la Cour suprême elle-même a annoncé qu’un membre du jury de sa commission d’examen avait confié la mission de l’examen de magistrat à un participant à l’examen en janvier.

Le membre du jury et le participant au test ont reconnu les faits. L’affaire a été révélée grâce au cabinet d’avocats où le jeune homme effectuait son stage pendant qu’il passait l’examen. Là, ils ont remarqué qu’il effectuait des recherches spécifiques dans leur système numérique pour l’examen. Après l’examen, il s’est avéré que c’était exactement la mission de l’examen de magistrat. La direction du cabinet d’avocats de Bruges a décidé d’en informer.

Christian Denoyelle est ancien président du Conseil supérieur de la justice.Image Thomas Sweertvaegher

Épreuves orales

En principe, la phase suivante a commencé cette semaine, avec les épreuves orales, mais la Cour suprême est désormais contrainte d’annuler la procédure d’examen. Les 115 autres candidats doivent donc tous repasser leur examen écrit.

Le juré a immédiatement démissionné de la Cour suprême. Avant même que la Cour suprême ne mette en ligne le communiqué dimanche soir, elle a supprimé son nom de toutes les pages de son site Internet.

CB elle-même a supprimé son profil LinkedIn. Il a non seulement été membre de la Cour suprême, mais occupe également une position particulièrement élevée au sein du ministère public (OM). En tant qu’avocat général, il est adjoint du procureur général de Gand, le plus haut magistrat du ministère public. Cela signifie que CB prône également de grands procès d’assises.

Le participant qu’il a privilégié s’avère également être le fils de deux hauts magistrats. Son père est procureur à Bruges, ce qui signifie qu’il dirige les autres avocats. Mère est juge à Ypres. C’est une douloureuse constatation que le débat sur la justice de classe, stimulé par l’influenceur Acid, s’est progressivement apaisé.

Magistrature de Flandre occidentale

«C’est terriblement honteux, à l’heure où seulement 32 pour cent des Flamands ont une grande confiance dans la justice», déclare Denoyelle.

On ignore encore si les parents du candidat magistrat sont également impliqués. Ce sont certainement des amis du juré de la Cour suprême. Ils se connaissent dans la magistrature de Flandre occidentale, car CB lui-même était autrefois remplaçant à Courtrai.

Dans le monde judiciaire, il est connu comme un homme correct, affable, avec un cœur à la bonne place. Une raison supplémentaire pour laquelle beaucoup sont si choqués.

Sa propre fille a également passé cet examen de magistrat il y a quelques années. Elle est actuellement magistrate stagiaire. La Cour suprême a immédiatement examiné son examen, mais pour l’instant elle ne voit aucune indication qu’elle avait également des connaissances préalables.

Une enquête disciplinaire et pénale est actuellement en cours sur ce qui s’est passé. Au vu de ces investigations, il y a de fortes chances que CB soit temporairement suspendue.

Le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt (Open Vld), lui-même ancien magistrat, réagit déçu à la nouvelle. « C’est tout ce que le système judiciaire ne veut pas défendre et c’est absolument inacceptable. »



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