« De plus en plus de parents considèrent l’école comme une unité de sous-traitance de l’éducation. Ce n’est pas ça. Les écoles doivent renoncer à certaines tâches et les laisser aux parents. C’est ce qu’affirme le ministre de l’Éducation Ben Weyts (N-VA) dans un entretien avec Le matin. Nous avons demandé leur avis à nos lecteurs. Une sélection de réponses.

Éditorial

L’éducation commence à la maison

Nous sommes nous-mêmes parents de trois enfants. L’éducation n’est pas le travail d’une école ou d’une crèche. Apprendre à manger des frites et faire de l’apprentissage de la propreté n’a pas sa place à la crèche. L’éducation commence à la maison, l’éducation est pour apprendre. Parce que les parents n’ont pas assez de temps pour élever leurs enfants, ils s’en remettent aux écoles. Toutefois, il faudrait apporter davantage de soutien aux parents en difficulté. Nous avons un fils qui a des problèmes sociaux et émotionnels. Nous avons demandé de l’aide mais nous ne l’avons pas reçue faute de place.

Evy Fierens (41 ans), Reet

Insensible

En tant que père célibataire, je fais de mon mieux chaque jour pour offrir à mes enfants la meilleure éducation possible. Le ministre Weyts ne semble pas comprendre la réalité de nombreuses familles : où les parents luttent pour garder la tête hors de l’eau tout en essayant d’offrir les meilleures opportunités à leurs enfants. Sa déclaration est généralisée et insensible. De plus, au vu de ses propositions et de sa politique, il n’a jusqu’à présent rien fait de substantiel pour remédier à la pénurie d’enseignants. Son approche revient à faire des économies sans tenir compte des besoins réels du domaine éducatif.

Koen Mekers (32 ans), Saint-Trond

Tous les deux au travail

Les enfants sont souvent à l’école ou à la garderie de 8h00 à 17h30, car les parents sont censés travailler tous les deux. Tout ce que nous pouvons faire, c’est apprendre les bonnes manières à table et être polis. Le week-end, il y a du temps pour les loisirs et les activités culturelles, pour ceux qui peuvent se permettre ce luxe. Certains parents sont dévastés par le travail physique qu’ils accomplissent et doivent souvent encore accomplir des tâches ménagères le week-end. Et puis il y a le groupe de parents qui n’arrivent pas à s’en sortir financièrement et qui ont la tête pleine de soucis, ils sont aussi surchargés. Les écoles manquent également de personnel. Le problème réside peut-être principalement dans les attentes déformées de la société.

Joyz Meuleman (47), Grobbendonk

Populisme

En tant que femme travaillant à plein temps et mère de deux jeunes filles, je vis cela comme une pure insulte au genre, comme l’a fait le ministre Vincent Van Quickenborne à plusieurs reprises au début de l’été. À une époque où le gouvernement échoue dans les tâches de soins de base et où les familles tentent de s’organiser au mieux pour s’occuper et travailler, cela frappe durement. Il est dommage que les politiques citent toujours la minorité pour insulter la majorité. Ce genre de généralisation est du pur populisme plat.

Sophie Van Neck (40), Wannegem-Lede

Essuyer les pieds

En plus d’enseigner toutes sortes de compétences et de transmettre des connaissances, les enseignants ont également une tâche éducative partagée. En tant qu’enseignant, mais aussi en tant qu’éducatrice ou personnel de cuisine, vous contribuez en partie à l’éducation de l’enfant. Même le personnel de nettoyage, qui demande à s’essuyer les pieds après le nettoyage, y contribue. Chaque adulte à proximité immédiate joue un rôle dans le développement d’un enfant. Alors ici – en tant que papa de deux adolescents – un grand merci à chaque adulte qui y contribue !

Renzo Naert-Segaert (41), Deinze

Pas de leçon

En tant que parent d’un fils, à qui l’on n’a pas enseigné ses deux matières principales, le grec et le latin, pendant plus de six mois d’année scolaire, mes souhaits en matière d’éducation sont très réalistes. Moi et probablement beaucoup d’autres parents aimerions que nos enfants apprennent. J’ai plutôt l’impression que le ministre Weyts laisse les tâches éducatives aux parents en relégué au second plan des matières comme l’histoire et la géographie. Mes partenaires et moi avons la possibilité d’emmener nos enfants dans un musée d’histoire ou dans des lieux géographiquement intéressants. Mais tous les parents ne peuvent pas offrir de telles opportunités à leur progéniture.

Marjan Nauwelaert (38), Schelle

Définir les frontières

Au nom de tous les enseignants, notre travail consiste à enseigner et à inculquer des valeurs et une morale. L’éducation est le travail des parents. Fixer des limites est très important à cet égard. Cela rendra le travail des enseignants beaucoup plus agréable et, espérons-le, il y aura moins d’épuisement professionnel. La raison pour laquelle les enseignants abandonnent leurs études est que les parents pensent que l’éducation a aussi sa place à l’école. Ce n’est pas le cas, c’est leur travail et leur responsabilité. Cette fois, je suis d’accord avec le ministre.

Katrin Van de Water (43), Lichtaert



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