Le film présente également une scène choquante et fluide d’une crise de la maladie dont il souffre, le syndrome de la personne raide.


LEpoing levé (le geste encourageant pour lequel Céline Dion est connue) c’est toujours là. Mais pas la voix. Le drame du documentaire Je suis Céline Dion (à partir d’aujourd’hui Vidéo principale) est l’inconciliable de l’un des chanteurs les plus légendaires de la pop – celui qui a le plus poussé – Que en raison du très rare syndrome de la personne raide, il n’est plus capable d’atteindre les notes aiguës.

La bande-annonce Prime du doc ​​

Irène Taylor – réalisateur nominé aux Oscars pour un court métrage sur la polio aux USA – la suit entre le canapé, la cuisine, les transats, les séances de thérapie, les conversations avec ses enfants et le fantôme de Maria Callas. Du matériel privé et confessionnel entrecoupé d’images d’archives, une Céline très jeune, Céline avec sa famille au Québec, Céline acclamée, Céline avec le manager martyr René Angélil (rencontrée quand elle avait 12 ans et lui 38 ans ; marié en 1994, deux enfants, jumeaux).

Mais c’est la Céline d’aujourd’hui, 56 ans, seul et avec un avenir professionnel compromis face à un passé glorieux, le cœur de ce documentaire fait pour les fans, dit-il. Un cadeau vraiment douloureux à regarder, déchirant et émouvant à bien des égards. Surtout quand Dion décide de se faire filmer lors d’une crise du syndrome qui, de ce qui semble être un spasme solitaire, évolue en une scène choquante, à la Lars Von Trier. Avec la caméra filmant le corps et le visage déformés par un bloc muscle total.

« Voulez-vous qu’on arrête de filmer ? », quelqu’un lui demande presque à la fin de la crise : « Non, je vais bien », répond Céline. Interrogée sur les coupures et autres éventuelles choses faites au doc, Irène a dissipé tous les doutes, il n’y a pas eu de dispute entre elle et la chanteuse pour savoir quoi mettre et enlever : « Sur les lieux de l’attaque, Céline ne voulait pas que je change quoi que ce soit. »

Céline Dion dans une scène de « Je suis Céline Dion ». (Feeling Productions Inc, avec l’aimable autorisation d’Amazon MGMStudios)

Céline Dion parle d’elle : sa maladie et son rêve de chanter à nouveau

Dans le film – qui s’ouvre et se termine sur les mêmes images de Céline adolescente et les mains jointes arrivant sur la scène d’un théâtre – on découvre que la maladie il est apparu bien avant l’annonce de décembre 2022. C’était 17 ans plus tôt. Bien sûr, il était compréhensible qu’il s’agisse d’un syndrome qui avait éclaté auparavant. Mais tout cela est assez impressionnant.

Au début, il y a des problèmes vocaux qui peuvent être contenus, avec le temps, ils deviennent de sérieux problèmes de marche. Au point où – comme ses confrères – Céline commence à faire chanter le public aux moments critiques. Alors peut-être qu’il clôturera les concerts quatre chansons plus tôt, puis annule les dates et la fameuse deuxième résidence à Las Vegas prévue en 2021 (après le premier dans lequel il dissimulait un peu sa carrière dans une émission fixe et bien rémunérée).

Une série de défections qui ont provoqué une explosion spéculations sur sa santéplus mentale qu’autre chose, d’une envie contre nature d’être mince, d’avoir perdu le pot à force d’aller aux défilés à l’heure (incroyable de voir son armoire-hangar de chaussures dans la doc : «Dites-moi quel numéro vous avez et je m’occuperai de vous mettre le pied»).

Avant l’attaque avec l’équipe médicale qui la rassureet peut-être aussi avec une honte maggiare qui en fait souligne, Céline montre comment la voix se brise en essayant d’atteindre les tons aigus. Et qui est Céline Dion sans voix ?, demande-t-il. Oui, qui est-il. Qu’êtes-vous quand votre vie s’organisait autour de la voix et que vous vous laissiez emporter parce que « putain c’était génial de la suivre ».

«Le public me manque», poursuit-il, « Je ne peux pas sortir et faire ce que je veux, mais avec le recul, je pense que j’ai fait des choses incroyables ». Ce sont des moments où on a envie de la serrer dans ses bras. Aussi pour le genre de chanteuse qu’elle était, pour l’interprète pur, libéré des doubles sens et du poids des albums conceptuels, des multiples éditions des albums et des paroles, il en veut à ses ex (quels ex alors ?). Pour une époque qui, au milieu d’une époque qui en contient au contraire mille éphémères, ressemble à un Eldorado.

Les mannequins ont fait leur doc commémoratif et travaillent toujoursmais les trois chanteurs des années 90 n’ont pas eu cette chance : Whitney est morte, Mariah est devenue la femme du Père Noël et Céline est comme ça. Bref, conserver de l’argent, c’est bien, mais les mythes aussi, qui disparaissent ensuite et on a l’impression qu’on n’a plus le sol sous les pieds.

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