Lors de l’événement organisé par l’Association nationaliste des étudiants (NSV), Van Langenhove parlera pendant environ une demi-heure à partir de 20h15, puis répondra aux questions du public. L’opposition à la conférence s’est accrue ces dernières semaines.
Une pétition contre l’événement, lancée par la Plateforme des militants antifascistes de Louvain, a recueilli près d’un millier de signatures. Une lettre ouverte de dix-sept universitaires et employés de la KU Leuven a également paru dans notre journal, qui s’opposaient à l’arrivée de Van Langenhove dans leur université.
La discussion du soir aura lieu dans le même auditorium de l’institut pédagogique où l’activiste autrichien Martin Sellner s’est exprimé l’année dernière, également à l’invitation du NSV. Cette conférence n’a pas été autorisée dans un premier temps, mais l’université a dû reculer après l’intervention d’un tribunal. Après la conférence de Sellner, certains participants se sont fait prendre en photo avec lui dans l’auditorium tout en faisant un geste de « suprématie blanche ».
Dans une réponse antérieure, l’université avait déclaré que les cours pouvaient se poursuivre tant qu’ils respectaient les lignes directrices de la Déclaration sur la liberté académique et la liberté d’expression. Celles-ci interdisent les expressions de racisme, de sexisme et la négation des génocides reconnus par la loi. Quiconque ne respecte pas ces conditions peut se voir interdire l’utilisation des locaux de la KU Leuven pendant cinq ans.
La seule présence de Van Langenhove suscite des protestations de la part de certains. Dans quelques semaines, le verdict sera rendu dans le procès Schild & Vrienden, où Van Langenhove et d’autres accusés sont jugés pour des accusations de racisme et de négationnisme.
Agriculture et protestations des agriculteurs
Le contenu de la conférence est également remarquable. Dries Van Langenhove parle ce soir d’agriculture régénérative – un sujet qu’on ne lui associe pas immédiatement. L’agriculture régénérative concerne les méthodes permettant de restaurer les sols, de promouvoir la biodiversité et de limiter l’impact environnemental. «C’est un modèle qui renforce notre environnement, notre biodiversité et notre autosuffisance», déclare Van Langenhove. « C’est ainsi que je veux voir notre société. Je veux chercher des moyens de construire notre société et notre économie, pas de les détruire. »
Van Langenhove a déclaré avoir choisi ce sujet parce qu’il est en lien avec l’actualité. Mais il existe également un contexte plus large. Les agriculteurs sont devenus un symbole de l’extrême droite au sein d’une guerre culturelle plus large – surtout depuis les manifestations des agriculteurs. Les partis d’extrême droite au pays et à l’étranger ont rejoint les manifestations parce qu’ils considèrent les agriculteurs comme les victimes d’un système mondialisé qui évince son propre peuple. Les réglementations sur l’azote et les accords de libre-échange rendent la vie impossible aux agriculteurs.
Lors de la manifestation il y a quelques semaines sur la place Schuman à Bruxelles, la députée européenne Patricia Chagnon du Rassemblement National (RN) et son collègue Tom Vandendriessche du Vlaams Belang sont passés pour soutenir les agriculteurs. Les dirigeants du RN se profilent beaucoup sur les manifestations des agriculteurs en France.