Vous ne pouvez pas gagner la bataille contre les crimes graves liés à la drogue en injectant encore plus d’argent dans la police et le système judiciaire. Un « non » à la drogue doit aussi venir de la société elle-même. Et l’éducation doit y contribuer. C’est le message du commissaire en chef Wilbert Paulissen, le plus haut chef de la police du Brabant oriental.

Il participera à l’émission télévisée Masterclass qui sera diffusée dimanche sur la télévision Omroep Brabant. Le débat a été enregistré il y a quelques semaines au Parktheater d’Eindhoven et a été organisé par l’organisation éducative Fontys.

Paulissen est l’invité principal du programme. Le natif d’Eindhoven est dans la police depuis 43 ans. Il s’est retrouvé à La Haye via les postes de police d’Oss et de Den Bosch. Là, en tant que chef de l’enquête nationale, il a mené l’enquête sur l’abattage du vol MH17 en Ukraine. Un dossier misérable, mais aussi une période que l’on peut qualifier de ‘boys book’. Il a volé partout dans le monde. Puis il s’est installé dans son propre Eindhoven, en tant que plus haut chef de la police du Brabant oriental.

contrebandiers de beurre
Il parle de son père qui était aussi policier. Ils se rencontraient parfois sur le terrain. Papa avait l’habitude de chasser les contrebandiers de beurre dans un Dafje qui dispersait les pattes d’oie. Les temps ont changé. Les contrebandiers de beurre ont cédé la place aux organisations criminelles professionnelles et à ce que nous appelons aujourd’hui la « subversion ».

Les estimations parlent d’une valeur des ventes de peut-être 19 milliards d’euros qui est impliquée dans l’ecstasy, le speed et la meth dans notre seul pays. Paulissen ne fait que souligner cela. Il se souvient d’une conversation sur écoute dans laquelle un escroc disait à un autre : « Je ne parle pas des cinq millions, c’est du principe. »

Cuisiner avec de l’argent
Le débat porte surtout sur l’attrait que le monde de la drogue exerce sur les jeunes. Ils peuvent gagner des tonnes d’argent là-bas. Les médicaments sont plus faciles à acheter qu’une pizza. Lorsqu’on leur demande combien de personnes ont utilisé quelque chose, plusieurs mains se lèvent dans la pièce.

Le revers de la médaille est également évoqué. Les drogues détruisent parfois des vies. Un usager et des prestataires de soins en parlent. La discussion sur la légalisation du marché de la drogue est inévitable. Et si on n’interdisait plus rien ? Paulissen pense que c’est une mauvaise idée. « Vous obtiendrez une énorme exportation et un effet d’attraction. Si vous voulez faire cela, cela ne peut se faire que dans un contexte international. »

Les tentations sont grandes
Le commissaire en chef Paulissen trouve formidable que la police et la justice reçoivent plus d’argent. Mais il dit que ce n’est pas la solution au problème. On peut tous être contre l’affaiblissement, les tentations sont grandes. « Nous ne nous soucions pas de la drogue en tant que société. » Pour Paulissen, c’est aller trop loin que de traiter les toxicomanes comme des criminels, mais il estime que des avertissements doivent être donnés pour rester à l’écart de ce monde.

« La police ne peut pas maintenir une norme qui n’est plus soutenue dans la société. Ce faisant, je fais vraiment appel à un mouvement social dont les écoles sont aussi une partie importante.

Dimanche 26 juin Masterclass à voir à Omroep Brabant à 11h04. Le programme est répété à 21h30.



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