Le CDA doit chercher une place dans le centre politique renouvelé avec Bontenbal

Cet été, une réorientation commence à se dessiner au centre politique dans le choix des nouveaux chefs de parti. Bien que quelques-uns aient quitté le parti au CDA et au PvdA par mécontentement face à la situation dans leurs partis, dans l’ensemble, ce n’était pas un été de grandes luttes internes au sein des partis. Sans grande résistance, les chefs de parti des partis moyens ont choisi des chefs de liste, envoyant parfois un message radicalement différent à leur électorat.

Si Mark Rutte pouvait exceller dans un paysage politique fragmenté en tant que fixateur politique et ami de tous sans profil idéologique trop prononcé, le VVD a maintenant élu un chef de parti qui remplissait auparavant le rôle classique de combattant du VVD d’ailier droit, en tant que député et ministre, Dilan Yesilgoz.

Avec une nouvelle chance au pouvoir en vue, PvdA et GroenLinks ont uni leurs forces derrière un social-démocrate qui s’est construit un profil résolument vert ces dernières années, le vétéran Frans Timmermans.

A J66, le ministre du climat Rob Jetten a tranquillement repris la place de chef du parti. Il remplissait déjà ce rôle à la Chambre des représentants après le départ d’Alexandre Pechtold, mais en 2021 il a cédé sa place à la candidate au poste de Premier ministre Sigrid Kaag, qui s’est davantage profilée sur la culture administrative.

Là où Yesilgöz et le leader du PVV Wilders s’affrontent à droite sur des thèmes culturels, Timmermans et Jetten pourront bientôt mener une bataille électorale des papes du climat : l’un en tant qu’ancien commissaire européen au changement climatique, l’autre en tant que ministre du climat.

Wilders (bientôt 60 ans) et Timmermans (62 ans) sont les têtes de liste les plus âgées sur le bulletin de vote. Par ailleurs, une nouvelle génération leader arrive à La Haye, avec, outre Yesilgöz (46 ans) et Jetten (36 ans), un peu plus loin sur les flancs Mirjam Bikker (ChristenUnie, bientôt 41 ans), Esther Ouwehand (Partij voor de Dieren, 47) et Lilian Marijnissen (SP, 38). Caroline van der Plas (BoerBurgerBeweging) est entre les deux avec 56 ans.

Le futur chef de parti du CDA fera bientôt partie de la jeune génération de chefs de parti. Henri Bontenbal (presque 41 ans) a été nommé par le bureau du parti cette semaine. Aucun adversaire n’est attendu.

Son profil est surprenant pour le CDA à plusieurs égards. Comme beaucoup de ses contemporains, le changement climatique joue un rôle majeur dans sa réflexion politique pour l’énergéticien Bontenbal. Depuis 2021, il est porte-parole pour le climat du CDA à la Chambre des représentants. Il sera intéressant de voir comment il mettra cela en avant dans la campagne.

Bontenbal a fort à faire pour reconquérir les supporters classiques du CDA. S’il aime utiliser des termes tels que valeurs, normes et décence, c’est aussi un Rotterdamois encore méconnaissable dans les régions rurales de l’Est, où le CDA a subi les pertes les plus sensibles ces dernières années.

Les élections provinciales de l’an dernier ont montré que le CDA a plus à craindre que tout autre parti de la montée du BBB. Dans les mois à venir, le populaire ex-membre du CDA Pieter Omtzigt pourrait être concurrencé, qui pourrait participer aux élections avec son propre parti.

L’expérience administrative n’est pas non plus l’atout classique de l’ADC cette fois-ci. C’est précisément dans l’ère post-Rutte que l’on s’attendrait à ce que le CDA fasse tout ce qui est en son pouvoir pour proposer un administrateur expérimenté capable de produire à nouveau un Premier ministre chrétien-démocrate après douze ans.

Des pionniers potentiels bien connus ayant une expérience en tant que ministre sont encore largement disponibles au sein du CDA. Mais ils sont tous passés à l’écart ces derniers mois, y compris les ministres expérimentés en tant que vice-Premier ministre, Hugo de Jonge et le chef du parti sortant, Wopke Hoekstra. Et personne au CDA n’a escaladé publiquement les barricades pour eux.

Avec Bontenbal, le CDA propose désormais un candidat relativement léger. Des concurrents tels que Yesilgöz, Jetten et Timmermans ont plus d’expérience en tant que réalisateurs et ont gagné plus d’éperons à la Chambre que Bontenbal. Abeille L’heure de l’actualité Cette semaine, Bontenbal a même rejeté la description classique du CDA comme « parti administratif ». Il considère le CDA comme un « parti responsable ».

Cela ressemble à anticiper un CDA qui se considère comme une sorte d’Union chrétienne, un parti qui co-gouverne régulièrement en tant que partenaire junior. Après avoir été réduit à quinze sièges lors des élections législatives de 2021, le CDA était déjà en route vers ce rôle, en tant que troisième partenaire de la coalition après le VVD et le D66 – mais toujours trois fois plus important que la ChristenUnie.

Il doit donc s’agir d’un retour spectaculaire sous la houlette de Bontenbal, faute de quoi les élections de novembre menacent de mettre fin au CDA en tant que parti centriste partisan.



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