L’approche du gouvernement en matière d’azote ne conduit guère à des réserves naturelles plus « saines »


L’approche controversée du gouvernement en matière d’azote donne quelques résultats provisoires, mais ne mènera guère à des réserves naturelles plus « saines » dans les années à venir.

Les mesures néerlandaises en matière d’azote, telles que le rachat des agriculteurs, entraîneront une amélioration suffisante dans seulement 1 point de pourcentage des zones Natura 2000 d’ici 2030. La diminution des précipitations d’azote dans ces réserves naturelles vulnérables sera largement due à une industrie plus propre et à un trafic plus propre dans les pays voisins.

Telles sont les conclusions de la première évaluation de l’approche azote réalisée par l’Agence néerlandaise d’évaluation environnementale (PBL), l’Institut national de la santé publique et de l’environnement (RIVM) et l’Université de Wageningen. Le co-auteur Henk van Zeijts du PBL a qualifié les résultats de l’azote de « pas de message joyeux » et de « peu stimulants » lors d’une conférence de presse mercredi. « Il y a vraiment beaucoup de travail à faire », déclare Van Zeijts.

Ne peut pas être mesuré correctement

Une conclusion remarquable est que l’effet des récentes mesures en faveur de la protection de la nature est en réalité difficile à surveiller. Les données des provinces sont souvent « indisponibles et/ou inutilisables », indique le rapport. Et il n’existe « pas d’aperçu cohérent des mesures prises dans les zones Natura 2000 et de leurs effets ». Van Zeijts : « Il est inquiétant de constater que l’information est si fragmentée. »

Ce rapport porte principalement sur les effets spécifiques des mesures relatives à l’azote, selon le PBL, et des déclarations spécifiques peuvent être faites à ce sujet.

Les émissions d’azote provenant de l’agriculture (ammoniac), de l’industrie et du trafic (oxydes d’azote) endommagent les sols et exercent une pression sur les espèces animales et végétales. Le dépassement de la norme en azote diminue depuis des années, mais reste encore trop élevé dans environ 70 pour cent des plus de 160 zones Natura 2000 protégées. La part des zones vulnérables soumises à la norme sur l’azote (KDW) doit augmenter jusqu’à au moins 40 pour cent en 2025, 50 pour cent en 2035 et 74 pour cent en 2035.

Ces objectifs juridiques seront inaccessibles d’ici dix ans, a montré un rapport plus tôt cette semaine. La part des réserves naturelles « saines » n’augmentera guère entre 2021 et 2030. L’attente est de 28 à 31 pour cent (au lieu des 40 pour cent prévus). Une amélioration de seulement 1 point de pourcentage peut donc être attribuée à l’effet des mesures néerlandaises sur l’azote.

Manifestation paysanne

Le fait que les objectifs en matière d’azote soient devenus encore plus hors de portée est dû en partie au fait que la norme sur l’azote ou KDW elle-même a été renforcée. C’est aussi parce que l’approche de l’azote s’est enlisée dans les débats politiques et les protestations des agriculteurs : certaines mesures n’ont pas encore été transformées en réglementations et en subventions. Et l’azote diminue, mais reste bien au-dessus de la norme dans de nombreuses réserves naturelles, de sorte que le pourcentage de zones « saines » n’augmente guère.

Les instituts de connaissances ont étudié les effets de diverses mesures déjà prises. Par exemple, la limite de vitesse sur les autoroutes a été réduite de 130 à 100 kilomètres par heure, et davantage d’argent a été débloqué pour mettre fin aux élevages de porcs et innover en matière de techniques plus propres. Des dispositions ont été mises en place pour racheter les agriculteurs et les grands émetteurs d’azote, les picloaders, avec un total de près de 1 290 demandes reçues.

La bonne nouvelle est que le dépassement des dépôts d’azote dans les zones Natura 2000 diminuera d’un tiers d’ici 2030. Mais cela ne représente que 25 pour cent en raison de l’approche du gouvernement néerlandais en matière d’azote. La majeure partie de la baisse attendue (45 %) est due à des politiques économiques plus propres, par exemple en Allemagne, en Belgique et en France – et est incertaine. Les 30 pour cent restants sont dus à d’autres politiques, telles que l’abolition des normes plus larges en matière d’engrais pour les Pays-Bas.

3 000 emplois

L’approche azotée a également des conséquences économiques et sociales, décrivent les chercheurs. Suite aux accords de rachat, l’emploi dans l’élevage devrait diminuer de 3 000 emplois (6 à 7 pour cent). L’approche de l’azote a suscité beaucoup de méfiance à l’égard du gouvernement, tant parmi les agriculteurs que parmi les défenseurs de la nature.

En outre, l’approche adoptée pour l’azote n’a pas facilité l’octroi de licences aux entreprises. Il n’y a toujours pas de solution pour le groupe des rapporteurs du PAS, des agriculteurs concernés qui attendent un permis nature pour pouvoir cultiver légalement. La construction de logements n’a pas été « arrêtée », comme on le craignait, mais les grands projets d’infrastructures sont en grande partie au point mort en raison du problème persistant de l’azote.

Le gouvernement peut améliorer l’approche relative à l’azote avec des mesures sous-utilisées, conseillent les chercheurs. La réduction des protéines dans la ration des bovins laitiers, par exemple, entraîne une diminution de l’ammoniac dans leurs excréments. Des opérations commerciales durables et des innovations techniques telles que des écuries plus propres pourraient également être utiles. L’industrie et le secteur des transports devront également devenir plus propres, mais leur part dans le problème de l’azote est moindre.

Un autre conseil, comme le montre l’étude, est que les politiciens et les administrateurs doivent formuler des ambitions réalistes pour l’approche à long terme de l’azote. Van Zeijts : « Il ne faut pas vouloir tout partout. Cela ne fonctionne pas non plus. C’est difficile du point de vue purement de la mise en œuvre.






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