La Turquie accepte que la Suède rejoigne l’OTAN

Le parlement turc a approuvé l’adhésion de la Suède à l’OTAN. Le président turc Erdoğan renonce ainsi à son blocus qui dure depuis des mois.

Après un an et demi de lutte acharnée, le parlement turc a approuvé l’admission de la Suède à l’OTAN. Mardi soir à Ankara, 287 parlementaires ont voté pour, 55 contre, et 4 membres se sont abstenus. Le président Recep Tayyip Erdoğan doit encore signer le soi-disant protocole d’adhésion, considéré comme presque certain.

Il reste toutefois à voir s’il parachèvera la ratification turque en temps opportun. Après la signature d’Erdoğan, la décision sera publiée au Journal officiel. La Hongrie, pays de l’OTAN, doit également encore officiellement accepter l’admission de la Suède. Les 29 autres Alliés l’ont déjà fait.

Le parlement turc a commencé mardi à examiner le protocole d’adhésion de la Suède à l’OTAN, après que la commission des affaires étrangères du parlement turc a approuvé l’adhésion en décembre. Face à la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, la Suède et la Finlande ont demandé leur adhésion à l’OTAN en mai 2022.

La Turquie a demandé l’abandon du veto

La Finlande a été accueillie dans l’alliance en tant que 31e membre début avril de l’année dernière. La Suède, en revanche, attend toujours son admission aujourd’hui. Erdoğan n’a accepté de renoncer à son veto qu’en juillet dernier. Cependant, il a formulé de nouvelles exigences et a subordonné la ratification de l’adhésion de la Suède à l’OTAN à l’approbation par les États-Unis de la livraison d’avions de combat F-16 à la Turquie. Il reste à déterminer si le feu vert d’Ankara dépend de concessions dans les négociations sur les ventes d’armes.

Le gouvernement américain doit informer officiellement le Congrès de Washington de cette vente d’armes. Le Parlement américain a la possibilité de bloquer l’accord sur les armes. Un certain nombre de parlementaires ont clairement fait savoir qu’ils voulaient empêcher la conclusion d’un accord si la Turquie continuait à bloquer l’adhésion de la Suède à l’OTAN.

La Turquie a également justifié à plusieurs reprises son blocus par ce qu’elle considère comme un déploiement inadéquat de la Suède contre les « organisations terroristes ». Ankara est principalement préoccupée par le Parti des travailleurs kurdes, interdit, le PKK, et par la milice kurde syrienne, les YPG. Le gouvernement de Stockholm a répondu aux demandes de la Turquie par des lois antiterroristes plus strictes. L’approbation de l’autodafé du Coran en Suède, qui a suscité de vives critiques de la part d’Ankara, a également suscité la colère.

Avantages pour la Suède et l’OTAN

La Suède a demandé à rejoindre l’OTAN peu après le début de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, abandonnant ainsi sa neutralité de longue date. En tant que voisin de la Russie, le pays se sent menacé par la guerre. L’adhésion à l’alliance de l’OTAN assurerait la sécurité du pays : une éventuelle attaque russe contre le pays conduirait alors à la déclaration du soi-disant cas d’alliance selon l’article 5 du traité de l’OTAN. Ce dernier réglemente l’obligation d’assistance au sein de l’alliance et précise qu’une attaque armée contre un ou plusieurs alliés est considérée comme une attaque contre tous. D’autres pays de l’OTAN se précipiteraient pour aider la Suède.

Toutefois, les experts en matière de sécurité et militaires considèrent l’éventuelle adhésion de la Suède à l’OTAN non seulement comme un avantage pour le pays lui-même, mais aussi pour l’alliance de l’OTAN dans son ensemble. Comme l’a expliqué l’expert militaire Carlo Masala dans une interview accordée à t-online, l’armée suédoise dispose d’un « équipement ultramoderne » que les autres États de l’OTAN ne possèdent pas. Au total, l’armée suédoise compte actuellement 14 600 forces actives, dont 6 850 déployées sur terre et 2 100 en mer. Il y a aussi 21 200 personnes issues d’organisations bénévoles et 10 000 réservistes. Vous pouvez en savoir plus sur les forces armées suédoises ici.



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