La première fois au Chili, 50 ans après le coup d’État

Aujourd’hui, contre le Japon, les Santiago Condors font leurs débuts en Coupe du Monde. L’entraîneur est uruguayen, seuls trois d’entre eux jouent en Europe. Ils ont évincé le Canada et les États-Unis

Los Cóndores ils l’ont fait. Lorsque le Chili entrera sur le terrain pour affronter le Japon aujourd’hui à 13 heures, dans le célèbre stade Ernest-Wallon de Toulouse, il célébrera son premier match historique en Coupe du monde de rugby. Les condors de Coach Lemoine, 22ème au classement ovale, ont pris une revanche sportive sur les Etats-Unis, en leur refusant une place en France cinquante ans après le coup d’État du général Pinochet du 11 septembre 1973, avec le soutien d’Américains tués, disparus, torturés et internés. des milliers d’opposants.

Cercle fermé

La Coupe du monde a toujours été une compétition réservée à quelques nations, seulement 26 lors des dix premières éditions et seulement 5 lors des 9 finales disputées, une discussion réservée à l’Angleterre, à la Nouvelle-Zélande, à l’Afrique du Sud, à l’Australie et à la France. Le Chili a eu le mérite d’évincer l’Amérique du Nord (c’est-à-dire les États-Unis et le Canada, ce dernier toujours présent depuis 1987) avec une sélection qui ne compte que trois joueurs (Ayarza et Dittus en France, Sigren en Angleterre) évoluant hors des frontières. L’expérience est apportée par l’entraîneur Pablo Lemoine, 48 participations et deux Coupes du Monde comme pilier de l’Uruguay, l’autre nation qui, avec l’Argentine, représente l’Amérique du Sud à la Coupe du Monde française. Par chance, Condores et Pumas étaient dans le même groupe D et le 30 septembre ils se retrouveront à Nantes, le transformant le temps d’une journée en un coin d’Amérique Latine.

Anniversaire

Quelle journée, celle du barrage contre les États-Unis : à un moment donné, les Chiliens étaient menés 19-0, la façon dont ils ont réussi à gagner 31-29 (après avoir perdu le match aller 22-21) est déjà une légende. Au Chili, on dit « fraternité », pas seulement parce qu’aujourd’hui Alfonso et Diego Escobar et Clemente et Domingo Saavedra joueront dès le départ. En cause, la fierté d’un pays qui, à la veille de « l’autre 11 septembre », celui du coup d’État qui a renversé le président socialiste Salvador Allende, rêve d’une journée de fête.



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